Mise à jour le mercredi 21 avril 2010 à 18 h 20
Intervenant lors de son audience hebdomadaire, place Saint-Pierre, le pape a promis d'agir en rappelant qu'il avait rencontré dimanche dernier à Malte des victimes avec qui il a « partagé les souffrances » et à qui il a assuré que l'Église « agissait » pour remédier à ces crimes. Les assurances du pape Benoît XVI ne sont pas suffisantes aux yeux de l'organisation américaine de défense des victimes de prêtres pédophiles (SNAP). Ce regroupement de quelque 9000 victimes estime que ces promesses verbales et écrites n'auront aucun impact. La présidente de la SNAP, Brenda Blaine, a affirmé que lorsque le pape promet des actes, il veut dire « des changements cosmétiques ». Une lettre et une procédure Avant sa rencontre avec les victimes des prêtres pédophiles à Malte, le pape Benoît XVI avait déjà adressé une lettre aux fidèles d'Irlande, le 20 mars dernier, où il reprochait à l'épiscopat d'avoir couvert des cas d'agressions sexuelles sur des enfants. Le Vatican a par ailleurs rendu publique, le 12 avril sur son site Internet, la procédure à suivre en cas d'abus sexuels, dont les coupables devront être dénoncés. L'Église est au centre d'une série de scandales d'agressions sexuelles sur des mineurs commis par des membres du clergé en Europe ainsi qu'en Amérique du Nord et du Sud, souvent étouffés par la hiérarchie catholique. Le pape lui-même est soupçonné d'avoir voulu étouffer une affaire de ce genre impliquant un prêtre américain. Le pape peine depuis plusieurs mois à convaincre l'opinion publique que les actes commis par certains prêtres ne devraient pas rejaillir sur l'ensemble de l'Église. Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters | ||||||
______________________________________ |
Le pape Benoît XVI est soupçonné d'avoir protégé un prêtre pédophile américain, au milieu des années 90, à l'époque où il présidait la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Selon le New York Times, le cardinal Joseph Ratzinger aurait couvert des agressions sexuelles commises par le prêtre Lawrence C. Murphy entre 1950 et 1974.
Le prêtre aurait alors violenté près de 200 élèves d'une école pour enfants atteints de surdité au Wisconsin.
La dénonciation du prêtre est survenue 20 ans plus tard, mais Joseph Ratzinger serait intervenu
personnellement pour arrêter le procès du suspect, un procès secret devant un tribunal ecclésiastique.
Le père Lawrence C. Murphy aurait convaincu le cardinal Ratzinger dans une lettre écrite en 1996, dans laquelle il le suppliait d'arrêter les procédures.
Je veux simplement vivre le temps qui me reste dans la dignité de mon sacerdoce. Je demande votre aide dans cette affaire.
— Lawrence C. Murphy
Le prêtre Lawrence C. Murphy a finalement pu poursuivre son travail sans être accusé, jusqu'à sa mort, en 1998.
Démission
Ces nouvelles révélations surviennent au moment où les scandales impliquant des prêtres pédophiles se multiplient en Europe.
Lundi, le pape Benoît XVI a accepté la démission de l'évêque irlandais John Magee. Ce dernier a reconnu avoir mal géré les cas de prêtres pédophiles en Irlande.
L'évêque John Magee, qui a été secrétaire particulier de trois papes, a déjà quitté son diocèse après s'être excusé auprès des victimes d'abus sexuels.
La semaine dernière, Benoît XVI a reconnu la responsabilité de toute l'Église catholique et a reproché aux évêques irlandais d'avoir couvert des centaines de crimes pédophiles commis par des prêtres pendant plusieurs décennies.
Radio-Canada.ca avec New York Times et Le Figaro
_______________________
La Presse Canadienne Montréal |
Le fait que le pape Benoit XVI reconnaisse la présence d'un problème de pédophilie à l'intérieur de l'Eglise, samedi, n'a aucunement réconforté Robert Cornellier, directeur du Comité des enfants abusés au Collège Notre-Dame, de Montréal, qui aurait souhaité des actions concrètes. Et beaucoup plus rigoureuses.
En entrevue à La Presse Canadienne, M. Cornellier a laissé entendre que les victimes espéraient que tous les prêtres pédophiles soient mis à la porte et dénoncés à la justice, plutôt que d'entendre le pape manifester sa sympathie envers elles «en employant une formule classique, vide de sens».
Selon M. Cornellier, les victimes attendaient également qu'il y ait réparation pour les conséquences psychologiques et les torts économiques résultant des «gestes posés par les prêtres pédophiles et religieux pédophiles».
M. Cornellier aurait également voulu que les autorités cléricales reconnaissent avoir couvert tous ces cas d'abus sexuels.
M. Cornellier a par ailleurs cosigné une lettre avec Mme France Bédard, fondatrice de l'Association des victimes de prêtres (AVP), dans laquelle, à l'aide d'une expression couramment utilisée lors de célébrations religieuses, ils ont critiqué la position adoptée par Benoit XVI.
Selon Mme Bédard et M. Cornellier, il aurait été «juste et bon» que le pape prenne la mesure du scandale et agisse, qu'il annonce des mesures visant à expulser tout prêtre condamné pour des gestes de pédophilie, qu'un accès à de la thérapie soit rendu disponible aux victimes et que réparation soit offerte à tous ceux dont la vie a été brisée.
Dans sa lettre, rendue publique samedi, le pape Benoît XVI a reconnu que de «graves erreurs de jugement» avaient été commises par les évêques irlandais face aux affaires d'abus sexuels, sans toutefois annoncer de sanctions, ni ordonné l'ouverture d'une enquête du Vatican.
Source : www.cyberpresse.ca/dossiers/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire