Nouvelles générales - Faits divers
Écrit par Daniel Renaud
Lundi, 28 juin 2010 19:01
Mise à jour le Mardi, 29 juin 2010 03:31
Débordés, les enquêteurs des agressions sexuelles de la police de Montréal ont accumulé un retard de plus de 170 plaintes, selon la Fraternité des policiers qui craint que la situation ne se détériore davantage avec l’arrivée de l’été.
«Un backlog (arriéré) de 170 plaintes, on n’a jamais vu cela en cette période-ci de l’année», dénonce Yves Francœur, président de la Fraternité des policiers de Montréal.
Pour faire face aux compressions de 14M$ l’an dernier et de 21M$ cette année, et réaliser des économies tout en espérant maintenir son efficacité, la police de Montréal a fusionné ses sections des homicides et des agressions sexuelles l’automne dernier. Ainsi, ses enquêteurs spécialisés dans les meurtres doivent également traiter les dossiers d’agression sexuelle et vice versa.
La Division des crimes majeurs de la police de Montréal compte actuellement 18 enquêteurs spécialisés dans les homicides et 42 affectés aux agressions sexuelles.
Or, les deux unités fusionnées comptent actuellement une quinzaine d’enquêteurs de moins qu’à pareille date l’an dernier, soit sept aux homicides et huit aux agressions sexuelles, selon Yves Francœur. Ces enquêteurs manquants sont en mission en Haïti, affectés à d’autres assignations ou en congé de maladie. Ils n’ont pas été remplacés. Sur les 34 enquêteurs actuellement en fonction aux agressions sexuelles, quatre sont affectés uniquement à la surveillance du registre des délinquants sexuels, ajoute M. Francœur.
Il y aurait donc actuellement 30 enquêteurs spécialisés affectés aux agressions sexuelles, soit deux de moins que les 32 enquêteurs de la police de Montréal affectés au Module Accès, une section subventionnée par le gouvernement du Québec et destinée à lutter contre le trafic de tabac et d’alcool de contrebande.
Priorités
«Le 8 juin il y en avait 120, et le 23 juin, 79. Mais à la suite d’articles écrits sur le sujet dans les journaux, les patrons ont simplement déposé cinq plaintes sur le bureau de chacun des enquêteurs des homicides. Mais en réalité, les gars n’ont pas le temps de les faire. Ils appellent la victime d’agression sexuelle et lui disent: «Je viens de recevoir votre plainte et je vais la traiter aussitôt que j’aurai le temps», affirme M. Francœur, qui rappelle que les enquêteurs spécialisés dans les meurtres et les vols qualifiés font face eux-mêmes à une hausse de ce type de crimes cette année.
Le chef syndical dit également que la règle du 24-48 ne tient plus. Cette règle veut qu’une victime d’agression sexuelle soit rappelée dans les 24 heures après le dépôt de sa plainte, et rencontrée dans les 48 heures.
«Des victimes qui avaient déposé une plainte en février ou en mars n’avaient toujours pas reçu de retour d’appel en mai», déplore M. Francœur selon qui c’est pour cette raison que la police a commencé à envoyer une lettre aux victimes les prévenant que leur plainte était «en attente de traitement».
«On me dit également qu’il y a des plaintes d’agression sexuelles que l’on reçoit dans les quatre centres opérationnels et qui restent dans les centres opérationnels. Ainsi, elles n’entrent pas dans les statistiques», ajoute-t-il.
Source : http://ruefrontenac.com/nouvelles-generales/faitsdivers/24775-agressions-sexuelles-retard-plaintes
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