Mise à jour le lundi 11 juillet 2011 à 23 h 20 HAE
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Raymond-Marie Lavoie, à sa sortie du tribunal |
Le père rédemptoriste Raymond-Marie Lavoie, accusé d'avoir agressé sexuellement 13 garçons, a plaidé coupable lundi matin au palais de justice de Québec à tous les chefs d'accusations qui pèsent contre lui.
Au total, le septuagénaire faisait face à une vingtaine de chefs d'accusation à caractère sexuel, dont grossière indécence et agression sexuelle. En plaidant coupable, Raymond-Marie Lavoie évite donc un procès qui devait s'échelonner sur environ une semaine.
Il s'expose à une peine de 10 ans de prison.
Des excuses qui ne suffisent pas
En plaidant coupable, Raymond-Marie Lavoie a demandé pardon pour ses agissements. Ses excuses ont cependant été accueillies froidement par les victimes et par France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres.
C'est vide [...] Ce n'est pas ressenti et encore une fois, ce qu'il veut, c'est protéger l'institution.
— France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres
Les 13 victimes ont dénoncé au cours des derniers mois les gestes du prêtre, qui ont été commis au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne-de-Beaupré, dans les années 70 et 80. Raymond-Marie Lavoie était alors responsable du dortoir.
« La relation de confiance et d'autorité dont bénéficiait le père Lavoie à l'égard de ces jeunes victimes-là est importante. Le nombre de victimes qu'a fait le père Lavoie est aussi aggravant », a déclaré Me Carmen Rioux, procureure aux poursuites criminelles et pénales.
« Le fait que ces gens-là étaient d'une certaine façon restreints à ces locaux-là, parce qu'ils y résidaient sur semaine alors qu'ils étaient étudiants, fait en sorte que c'était un lieu où ils auraient dû se sentir à l'abri, non pas en danger », a-t-elle ajouté.
Raymond-Marie Lavoie avait été arrêté pour la première fois en décembre 2009.
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France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres |
Rappelons que les victimes de Raymond-Marie Lavoie ont intenté un recours collectif contre lui et d'autres pères rédemptoristes. La Cour supérieure a autorisé la poursuite en novembre 2010.
Plaidoyer pour une peine sévère
France Bédard, qui a assisté aux audiences, craint que le père Lavoie soit condamné à une peine manquant de sévérité.
Elle exhorte les autorités à agir afin que les prédateurs du genre soient punis à la hauteur de la gravité de leurs gestes.
J'ai moi-même été violée par un prêtre. Depuis des années, j'assiste à des procès semblables et aujourd'hui, je déplore vraiment la sentence-bonbon que va recevoir ce dangereux prêtre pédophile.
— France Bédard
« C'est juste un morceau du casse-tête qu'on vient de placer. Il en reste d'autres, puis il y a des procédures actuellement au civil », a quant à lui réagi Frank Bédard, une des victimes du père Lavoie.
Agressions sexuelles
Raymond-Marie Lavoie plaide coupable
Première publication 11 juillet 2011 à 09h50
Mise à jour : 11 juillet 2011 à 16h13
Mise à jour : 11 juillet 2011 à 16h13
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Crédit photo : Agence QMI
TVA Nouvelles
Le père Raymond-Marie Lavoie, dont le procès s'ouvrait lundi, au palais de justice de Québec, a plaidé coupable aux 21 chefs d'accusations qui lui ont été présentés, qui varient d'attentat à la pudeur, grossière indécence à agression sexuelle.
Le rédemptoriste de 71 ans aurait agressé sexuellement 13 garçons à l'époque où il enseignait au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne-de-Beaupré, dans les années 1960, 1970 et 1980.
Raymond-Marie Lavoie avait renoncé à son enquête préliminaire l'hiver dernier.
Il a admis la presque totalité des faits, mise à part un seul. En effet, selon le témoignage d'une victime anonyme, Marie-Lavoie lui aurait dit, après avoir procédé à des attouchements sexuels, qu'il ne la toucherait plus «parce qu'elle n'était pas à lui». Ce fait laisse entendre qu'un système d'échange d'enfants entre les prêtres existait au Séminaire saint-Alphonse.
Un système de récompenses
Selon ce qui a été dit au palais de justice ce matin, Raymond Marie-Lavoie avait établi un système de récompenses et de punitions, selon que les enfants acceptaient de recevoir des attouchements sexuels ou non.
Indemnisation
Satisfaite que le prêtre Lavoie ait plaidé coupable aux 21 chefs d'accusations de nature sexuelle auxquels il faisait face, la fondatrice de l'Association des victimes de prêtres (AVP) est loin de crier victoire.
«Ça fait plusieurs années qu'on attend ce plaidoyer de culpabilité», a lancé d'entrée de jeu Mme France Bédard, en entrevue à LCN, et pour qui les agissements du religieux étaient loin d'être un secret. Elle redoute néanmoins que le prêtre pédophile reçoive une «sentence bonbon», même s'il a fait 13 victimes entre les années 60 et 80.
«Ça fait plusieurs années qu'on attend ce plaidoyer de culpabilité», a lancé d'entrée de jeu Mme France Bédard, en entrevue à LCN, et pour qui les agissements du religieux étaient loin d'être un secret. Elle redoute néanmoins que le prêtre pédophile reçoive une «sentence bonbon», même s'il a fait 13 victimes entre les années 60 et 80.
La fondatrice de l'AVP aimerait que les victimes soient dédommagées pour les sévices subis. «L'Église est capable de payer des avocats à 500$ de l'heure pour défendre des prêtres pédophiles, elle est donc capable d'indemniser la victime», conclut-elle.
Agression sexuelle: le père Lavoie plaide coupable à des accusations
Publié par La Presse Canadienne le lundi 11 juillet 2011 à 17h32.
QUÉBEC - Le père Raymond-Marie Lavoie a admis, lundi, avoir agressé sexuellement 13 pensionnaires d'un séminaire de la région de Québec.
Dès l'ouverture de son procès, le rédemptoriste a plaidé coupable aux 21 chefs d'accusation déposés contre lui, évitant de prolonger les procédures judiciaires.
La procureure de la Couronne, Carmen Rioux, a exposé à la Cour supérieure les faits commis par le religieux de 71 ans, qui les a successivement admis.
Les agressions se sont déroulées dans les années 1970 et 1980 au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne de Beaupré, où Lavoie enseignait en plus d'être surveillant de dortoir.
Certaines des victimes de Lavoie ont subi à répétition divers attouchements sexuels, notamment aux organes génitaux, et ce jusqu'à deux à trois fois par semaine pendant qu'ils étaient pensionnaires de l'établissement.
Les élèves, principalement de secondaire 1 et 2, étaient agressés à l'occasion de cours de musique où ils se trouvaient seuls avec leur professeur ou lorsqu'il les invitait dans sa chambre, voisine du dortoir, pour passer la nuit.
Deux victimes, dont Frank Tremblay, ont témoigné à la juge Chantal Pelletier du désarroi et de la souffrance causées par les agressions.
La voix parfois étranglée par les sanglots, M. Tremblay a affirmé que Lavoie et ses collègues étaient des «démolisseurs d'enfants» et qu'ils iront «en enfer».
«Je suis dégoûté par les manières dont vous vous êtes comportés», a-t-il dit devant le tribunal.
En arrivant et en repartant de la barre où il a pris la parole, M. Tremblay a regardé son agresseur, qui avait par moments une main devant le visage pendant que son ancien élève lisait son texte.
Lavoie a ensuite succédé à M. Tremblay pour lire un texte dans lequel il présentait des excuses à ses 13 victimes.
«J'ai glissé sur une pente dangereuse à un certain moment et je n'ai pas eu la sagesse d'y mettre un frein rapidement, a-t-il dit. Je suis profondément déçu de moi-même et je n'ai pas su agir dans le respect et dans la légalité. (...)
«Je me sens vraiment dévasté devant cette situation. Je vous ai blessés dans votre être intime et je vous ai fait du mal. Je demande pardon à vos familles, à vos amis.»
Lavoie a affirmé qu'il avait agi de son propre chef, sans se concerter ou comploter avec d'autres collègues, contrairement aux allégations des victimes.
Lavoie sera de retour devant le tribunal en octobre prochain. Un rapport d'évaluation sera alors déposé afin que le tribunal détermine la peine à lui infliger.
La Couronne a affirmé lundi que Lavoie est passible d'un maximum de 10 ans d'emprisonnement pour les crimes commis.
Me Rioux a aussi indiqué qu'un autre père rédemptoriste est visé par des procédures judiciaires, bien que ce dossier soit actuellement en suspens.
La présidente de l'Association des victimes de prêtres, France Bédard, a affirmé que les excuses de Lavoie manquaient de sincérité. Selon Mme Bédard, le religieux souhaite surtout couvrir sa congrégation.
«C'est vide, ce n'est pas ressenti et ce qu'il veut, c'est protéger les institutions, a-t-elle dit. C'est vide de sentiments. Je n'ai pas ressenti vraiment le vrai repentir. Et il a un regret, c'est que les pères rédemptoristes soient entachés.»
En novembre dernier, un recours collectif des victimes de Lavoie a aussi été autorisé par la Cour supérieure contre la congrégation du Très-Saint-Rédempteur et le collège Saint-Alphonse, qui a pris la suite du Séminaire.
Au nom des victimes, le requérant Frank Tremblay allègue que les membres de la congrégation se sont concertés ou ont comploté pour commettre ou cacher leurs propres abus et ceux commis par d'autres religieux.
La procureure de la Couronne, Carmen Rioux, a exposé à la Cour supérieure les faits commis par le religieux de 71 ans, qui les a successivement admis.
Les agressions se sont déroulées dans les années 1970 et 1980 au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne de Beaupré, où Lavoie enseignait en plus d'être surveillant de dortoir.
Certaines des victimes de Lavoie ont subi à répétition divers attouchements sexuels, notamment aux organes génitaux, et ce jusqu'à deux à trois fois par semaine pendant qu'ils étaient pensionnaires de l'établissement.
Les élèves, principalement de secondaire 1 et 2, étaient agressés à l'occasion de cours de musique où ils se trouvaient seuls avec leur professeur ou lorsqu'il les invitait dans sa chambre, voisine du dortoir, pour passer la nuit.
Deux victimes, dont Frank Tremblay, ont témoigné à la juge Chantal Pelletier du désarroi et de la souffrance causées par les agressions.
La voix parfois étranglée par les sanglots, M. Tremblay a affirmé que Lavoie et ses collègues étaient des «démolisseurs d'enfants» et qu'ils iront «en enfer».
«Je suis dégoûté par les manières dont vous vous êtes comportés», a-t-il dit devant le tribunal.
En arrivant et en repartant de la barre où il a pris la parole, M. Tremblay a regardé son agresseur, qui avait par moments une main devant le visage pendant que son ancien élève lisait son texte.
Lavoie a ensuite succédé à M. Tremblay pour lire un texte dans lequel il présentait des excuses à ses 13 victimes.
«J'ai glissé sur une pente dangereuse à un certain moment et je n'ai pas eu la sagesse d'y mettre un frein rapidement, a-t-il dit. Je suis profondément déçu de moi-même et je n'ai pas su agir dans le respect et dans la légalité. (...)
«Je me sens vraiment dévasté devant cette situation. Je vous ai blessés dans votre être intime et je vous ai fait du mal. Je demande pardon à vos familles, à vos amis.»
Lavoie a affirmé qu'il avait agi de son propre chef, sans se concerter ou comploter avec d'autres collègues, contrairement aux allégations des victimes.
Lavoie sera de retour devant le tribunal en octobre prochain. Un rapport d'évaluation sera alors déposé afin que le tribunal détermine la peine à lui infliger.
La Couronne a affirmé lundi que Lavoie est passible d'un maximum de 10 ans d'emprisonnement pour les crimes commis.
Me Rioux a aussi indiqué qu'un autre père rédemptoriste est visé par des procédures judiciaires, bien que ce dossier soit actuellement en suspens.
La présidente de l'Association des victimes de prêtres, France Bédard, a affirmé que les excuses de Lavoie manquaient de sincérité. Selon Mme Bédard, le religieux souhaite surtout couvrir sa congrégation.
«C'est vide, ce n'est pas ressenti et ce qu'il veut, c'est protéger les institutions, a-t-elle dit. C'est vide de sentiments. Je n'ai pas ressenti vraiment le vrai repentir. Et il a un regret, c'est que les pères rédemptoristes soient entachés.»
En novembre dernier, un recours collectif des victimes de Lavoie a aussi été autorisé par la Cour supérieure contre la congrégation du Très-Saint-Rédempteur et le collège Saint-Alphonse, qui a pris la suite du Séminaire.
Au nom des victimes, le requérant Frank Tremblay allègue que les membres de la congrégation se sont concertés ou ont comploté pour commettre ou cacher leurs propres abus et ceux commis par d'autres religieux.
Source : http://www.985fm.ca/national/nouvelles/agressions-sexuelles-debut-a-quebec-du-proces-du-86059.html
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