Vendredi 13 mai 2011
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Communiqué de l’ONU, 12 mai 2011
La Représentante spéciale de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a salué la publication de l’étude du Journal américain de la santé publique sur les violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC). Elle a expliqué que l’utilisation de méthodes différentes de collecte de données expliquait les différences statistiques sur le nombre de cas de violence sexuelle.
« C’est un effort louable que d’aider à produire des recherches empiriques dans cette zone, car nous ne pouvons pas empêcher ce que nous ne comprenons pas de manière adéquate », a déclaré Margot Wallström dans un communiqué.
« Alors que mon bureau s’attache à répondre aux problèmes de violence sexuelle dans les contextes de conflits et de post-conflits, où les viols sont souvent utilisés comme une arme de guerre et perpétrés par des militaires, l’étude du Journal américain de la santé publique couvre la violence sexuelle en y incluant les violences domestiques et celles perpétrées dans l’intimité. Cela rend inévitablement les chiffres de l’étude plus élevés », a-t-elle expliqué.
La Représentante spéciale estime que « les données officielles de l’ONU tendent à être à minima car les Nations Unies ne peuvent transmettre au Conseil de sécurité des informations sur les violences sexuelles qui n’ont pas été vérifiées par l’organisation elle-même », a poursuivi la Représentante spéciale.
Elle a souligné que l’ONU ne peut pas « effectuer d’extrapolation sur la base d’un petit échantillon » pour calculer l’incidence des violences sexuelles sur l’ensemble du territoire.
Margot Wallström a souligné l’importance de cette étude qui détaille notamment les facteurs de risques comme l’âge ou le lieu de résidence, qui constituent des indicateurs décisifs pour empêcher que de tels crimes ne soient perpétrés de nouveau.
La Représentante spéciale a également précisé que lorsque l’ONU publie des chiffres, il est toujours stipulé que la plupart des données sur les violences sexuelles sont sous-estimées, notamment à cause de la honte, de la peur de la stigmatisation ou des représailles et du manque d’accès au droit.
« Comme je l’ai toujours souligné, le nombre de viols est le sommet de l’iceberg », a insisté Margot Wallström.
« La violence sexuelle liée au conflit est l’un des principaux obstacles à la paix en République démocratique du Congo (RDC). Incontrôlée, elle peut disloquer le socle social de tout un pays », a-t-elle prévenu.
La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), travaille en étroite collaboration sur le terrain avec les partenaires internationaux et nationaux afin de mettre un terme à l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre et pour que les responsables de telles atrocités soient traduits en justice.
Selon la presse, les conclusions de l’étude du Le journal américain de la santé publique, estime qu’en moyenne environ 1.100 femmes sont victimes de viol chaque jour en RDC. Selon ses auteurs, 400.000 femmes et jeunes filles ont été violées sur une période de douze mois entre 2006 et 2007.
Communiqué de l’ONU, 14 avril 2011
Dans les situations de conflits à travers le monde, la communauté internationale a l’obligation de se souvenir des femmes, « même dans la tyrannie de l’urgence, avant que des preuves tangibles (de violences sexuelles) n’émergent », a déclaré jeudi la Représentante spéciale de l’ONU pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström.
« Nos efforts pour maintenir la sécurité internationale ne seront pas entiers s’ils n’incluent pas ceux destinés à mettre fin aux violences sexuelles avant qu’elles ne commencent », a-t-elle ajouté lors d’une séance consultative du Conseil de sécurité consacrée à cette question.
Dans son intervention, Mme Wallström a estimé qu’il « n’y avait aucun doute sur le fait que le Conseil a adopté des résolutions historiques pour combattre le fléau des violences sexuelles liées aux conflits ». La plus importante, selon elle, est la résolution 1960 adoptée en décembre dernier, qui « marque un engagement politique d’utiliser tous les outils dont dispose le Conseil de sécurité pour assurer la prévention des viols atroces en temps de guerre ».
Mais Margot Wallström s’est interrogée sur la portée de cette résolution et des autres textes onusiens sur ce sujet : « qu’est ce que les résolutions veulent dire, tout de suite, maintenant, pour les femmes en Libye ? ».
Dans sa ligne de mire, la résolution 1970 adoptée en mars par le Conseil de sécurité, pour permettre la protection des civils libyens visés par le régime du Colonel Qadhafi et encadrer, à ce titre, une intervention internationale.
« Dans son préambule, la résolution 1970 énumère des préoccupations liées aux droits de l’homme : détentions arbitraires, disparitions forcées, torture, exécutions sommaires, répression de manifestations pacifiques », a-t-elle rappelé, avant de regretter qu’aucune mention n’ait été faite des violences sexuelles contre les femmes. « La résolution 1970 offrait pourtant l’occasion d’agiter le chiffon rouge, de traduire concrètement les intentions puissamment exprimées en décembre », a-t-elle ajouté, soulignant que « lorsque la situation politique et sécuritaire se détériore dans un pays, les violences sexuelles font partie du répertoire de la répression ».
Poursuivant son intervention, Margot Wallström a mis en avant une autre résolution, adoptée également en mars, cette fois-ci sur la Côte d’Ivoire, pour imposer des sanctions internationales au Président sortant Laurent Gbagbo et à son entourage et dans laquelle « les violences sexuelles sont dûment mentionnées ».
Après avoir mis en avant cette contradiction apparente dans des résolutions du Conseil de sécurité adoptées à quelques semaines d’intervalles, sur deux pays en conflit, la Représentante spéciale s’est dite « optimiste » de voir la résolution 1960 « réorienter le débat d’une réaction aux violences sexuelles, comme à n’importe quelle tragédie, à la prévention de ces violences, comme pour n’importe quelle menace ».
Devant les membres du Conseil de sécurité, Margot Wallström a ensuite consacré une large part de son exposé à ses récentes visites dans plusieurs pays d’Afrique, notamment la République démocratique du Congo (RDC) et l’Angola, où la lutte contre l’impunité reste l’une des principales priorités pour enrayer le fléau des violences sexuelles. A ce titre, elle a salué les condamnations récentes de plusieurs hauts gradés de l’armée nationale congolaise responsables de viols, les qualifiant « d’actions exemplaires ».
« Il est essentiel que tous les auteurs soient poursuivis systématiquement et sans relâche, afin d’augmenter le prix à payer pour avoir commis, commandé ou toléré des violences sexuelles, et ainsi dissuader les autres », a-t-elle ajouté.
Revenant enfin sur la coopération entre l’ONU et l’Union africaine dans ce combat, elle s’est également félicitée de l’organisation fin mars, par le Conseil de la paix et de la sécurité de l’organisation panafricaine, d’un débat sur « les enfants et les femmes dans les conflits armés » au cours duquel elle est intervenue et qui a débouché sur la nomination d’une Représentante spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité.
« La coopération entre l’ONU et l’Union africaine peut encore être améliorée dans un certain nombre de domaines », a-t-elle poursuivi, avant d’indiquer que son bureau développait à l’heure actuelle « un certain nombre d’outils pour accélérer la mise en œuvre de la résolution 1960 » sur la prévention des violences sexuelles dans les conflits.
Il s’agit de « l’établissement de mécanismes de surveillance et de suivi, de méthodes d’analyse et de collectes d’informations pour déceler les signes avant-coureurs et aider le personnel de terrain à prédire et anticiper des violences sexuelles, ou encore la construction d’un régime de responsabilisation ayant un impact réel dans le monde pour lutter contre l’impunité ».
Communiqué de l’ONU, 9 janvier 2011
La Représentante spéciale de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a appelé dimanche les autorités de République démocratique du Congo (RDC) à immédiatement lancer une enquête sur les viols perpétrés récemment dans la province orientale du Sud-Kivu.
« J’’appelle les autorités de République démocratique du Congo (RDC) à lancer une enquête sans délais sur ces allégations », a déclaré dimanche Margot Wallström dans un communiqué de presse.
« Le gouvernement de RDC doit respecter les droits de l’’homme et faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les abus de toutes sortes et veiller à ce que les auteurs soient traduits en justice », a-t-elle ajouté.
La semaine dernière, l’’organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières (MSF) avait déjà tiré la sonnette d’alarme en indiquant que des hommes armés avaient violé plus de 30 femmes le soir du Jour de l’an lors d’une attaque dans la ville de Fizi. Immédiatement après ces agressions, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a établi une base.
Pour Margot Wallström ces incidents « confirment malheureusement » les inquiétudes qu’’elle a transmis au Conseil de sécurité en octobre dernier, à savoir la possible implication des soldats de l’’armée nationale congolaise (FARDC) dans ces crimes.
« Je suis également inquiète des violences perpétrées en Haïti et en Côte d’Ivoire. L’utilisation de la violence sexuelle comme une arme tactique ou de guerre ou dans le but de répandre la terreur contre des opposants politiques est inacceptable. L’impunité pour ces types de crimes ne doit plus être tolérée et je vais continuer à suivre de près l’évolution de la situation dans ces deux pays », a-t-elle conclu.
En décembre dernier, le Conseil de sécurité a adopté une résolution autorisant à lister précisément les groupes armés à travers le monde qui sont soupçonnés d’’avoir commis des violences sexuelles. L’’objectif est de pouvoir prendre des sanctions ciblées à l’’encontre de ces entités si les faits sont avérés.
Communiqué de l’ONU, 1er septembre 2010
Envoyé la semaine dernière en République démocratique du Congo (RDC) par le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, pour faire la lumière sur les circonstances des viols de masse perpétrés dans l’est du pays, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Atul Khare, devait arriver mercredi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, d’où il se rendra sur les lieux des tragiques événements.
Au moins 240 civils ont été violés dans 13 villages le long d’une portion de route de 21 kilomètres du territoire de Banamukira, entre le 30 juillet et le 2 août. Les assaillants ont bloqué la route et empêché les villageois d’atteindre les communications extérieures pour demander de l’aide. De nombreuses maisons ont également été pillées.
Afin de collecter des informations, Atul Khare se rendra dans les villages de Kirumba, Kibua, Bukavu et Uvira. A Kinshasa, la capitale congolaise, il s’est entretenu avec des membres du gouvernement, dont le ministre des affaires étrangères et le vice Premier-ministre, ainsi qu’avec le Conseiller du Président congolais sur la sécurité. Il a aussi rencontré des représentants des organisations non gouvernementales et de la société civile.
La Mission de Stabilisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a lancé mercredi l’opération ’Shop Window’ dans les zones de Pinga, Kibua et Walikale dans l’est du pays afin « de rassurer la population et de démontrer son engagement à utiliser toutes les ressources à sa disposition pour remplir son mandat de protection », a indiqué la Mission par communiqué de presse.
« Cette opération fait suite à l’augmentation observée des activités des groupes armés dans les territoires de Walikale et de Masisi qui sont à l’origine de plusieurs violations des droits de l’homme et de l’accroissement de l’insécurité parmi la population civile », a fait savoir la MONUSCO.
S’exprimant mardi lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, la Représentante spéciale de l’ONU pour les violences sexuelles dans les confits, Margot Wallström, a exprimé sa crainte devant le souhait du gouvernement de RDC de voir les forces de la MONUSCO se retirer du pays.
« Nous sommes appelés à faire davantage, avec en même temps moins de soldats de la paix », a-t-elle regretté, avant de souligner qu’au moment des récentes attaques dans le Nord-Kivu, 80 casques bleus étaient chargé de sécuriser une zone de plus de 300 kilomètres carrés.
Même s’il n’est « tout simplement pas réaliste » pour les casques bleus de protéger toutes les femmes dans l’est de la RDC, « l’ONU cherche de nouveaux moyens de renforcer les politiques déjà en place, y compris les systèmes d’alerte précoce, les programmes d’appel de détresse et les patrouilles », a encore précisé Margot Wallström.
Le 26 août dernier, à la suite de consultation sur la situation en RDC, les Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé « leur indignation » face aux viols de masse perpétrés vraisemblablement par des membres du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et des milices Maï-Maï.
Ces viols et agressions sont « un nouvel exemple grave du niveau de violence sexuelle et d’insécurité qui continue de ravager l’est de la RDC », avait pour sa part déclaré la veille Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité.
Communiqué de l’ONU, 26 août 2010
Les Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé jeudi « leur indignation » face aux viols de masse perpétrés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), vraisemblablement par des membres du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et des milices Maï-Maï.
« Les membres du Conseil de sécurité réitèrent leur appel à toutes les parties du conflit armé d’immédiatement cesser toutes les formes de violence sexuelle et tout les types de violations des droits humains contre la population civile de RDC, en particulier les violences basées sur le genre, notamment le viol et d’autres formes d’abus sexuels », a déclaré jeudi le Président du Conseil de sécurité, Vitaly Churkin, à l’issue de consultations jeudi matin sur la situation en RDC.
Au moins 154 civils ont été violés dans 13 villages le long d’une portion de route de 21 kilomètres du territoire de Banamukira, entre le 30 juillet et le 2 août. Les assaillants ont bloqué la route et empêché les villageois d’atteindre les communications extérieures pour demander de l’aide. De nombreuses maisons ont également été pillées.
Dans sa déclaration, le Président du Conseil appelle le gouvernement de la RDC à « continuer de poursuivre ses efforts pour lutter contre l’impunité » et à « promptement enquêter sur ces attaques et à garantir que les auteurs de ces actes soient traduits en justice ».
Les Etats membres ont l’intention d’écouter à son retour le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Atul Khare, envoyé par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour travailler sur cette question avec Roger Meece, son Représentant spécial dans ce pays.
Les Etats Membres ont demandé que « toutes les mesures possibles soient prises » pour éviter que de telles atrocités se renouvellent.
Le Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, John Holmes, a déclaré jeudi matin lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU que « ces viols de masse sont très inquiétants ». « Nous avons mis en place des programmes de soins pour les victimes et parlé de ces violations depuis longtemps afin de porter l’attention sur ces problèmes et inciter le gouvernement à prendre des mesures », a-t-il ajouté.
« Malheureusement les casques bleus de la MONUSCO ne peuvent pas être derrière tous les buissons même s’ils ont une présence importante dans cette zone », a-t-il souligné.
Ces viols et agressions sont « un nouvel exemple grave du niveau de violence sexuelle et d’insécurité qui continue de ravager l’est de la RDC », avait déclaré mercredi Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité.
Communiqué de l’ONU, 10 mars 2010
Afin de lutter contre les exactions commises par l’armée congolaise, notamment les violences sexuelles, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a mis enplace un programme de formation des militaires et de renforcement des capacités de la justice militaire.
« Notre pays a connu plusieurs guerres fratricides à partir de 1996. En 2003, nous avons signé un accord de paix avec toutes les parties aux conflits. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont nées à ce moment-là et sont le résultat de ces accords », explique le colonel et magistrat militaire congolais, Muntazini Mukimapa, dans un entretien à la Radio de l’ONU.
Conformément aux accords de paix de 2003, les FARDC ont intégré des anciens combattants de groupes armés. « Dans leur configuration actuelle, les FARDC sont composées de militaires qui viennent d’horizons divers dont beaucoup n’ont pas suivi le cursus de formation militaire normal. C’est pourquoi nous déplorons des exactions et des violations des droits de l’homme », affirme-t-il.
Afin de lutter contre ces exactions et soutenir la formation des FARDC, la MONUC a créé en 2006 l’Unité Etat de droit. Ce département a pour but de former le personnel de l’armée congolaise et d’améliorer la justice militaire. L’Unité Etat de droit va notamment permettre de former 1.000 commandants et officiers sur les droits de l’homme et de renforcer leurs capacités à maintenir la discipline.
« Depuis quatre ans, les infractions liées aux violences sexuelles par desmilitaires ont baissé, contrairement aux statistiques des juridictions de droits communs. Cela veut dire que les juridictions militaires font suffisamment de répression mais aussi de prévention sur les violences sexuelles », affirme le capitaine de l’armée congolaise et magistrat militaire, Kabeya Ya Hanu Ben lors de cet entretien avec la Radio de l’ONU.
Parallèlement, la MONUC a mis en place une Unité Genre qui favorise l’introduction de femmes dans le système judiciaire et pénitencier. La présence de femmes est un avantage considérable, notamment dans le traitement des affaires relatives aux violences sexuelles où les femmes sont en générale plus enclines à se confier à d’autres femmes.
Une récente estimation du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) évalue à 8.000 le nombre de femmes violées l’année dernière par des combattants dans l’est de la RDC, une région où la violence sexuelle est devenue endémique. Selon la MONUC, 200.000 cas de viols ont été enregistrés depuis 1996.
« La justice militaire fonctionne dans des situations extrêmement difficiles. Pas de moyens de fonctionnement, pas de moyens logistiques, pas de prisons, pas de bâtiment pour certains magistrats. Par exemple, la cour de justice de Goma siège sous une tente », déplore le colonel Mukimapa.
Communiqué de l’ONU, 8 février 2010
Une nouvelle estimation du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) évalue à 8.000 le nombre de femmes violées l’année dernière par des combattants dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une région où la violence sexuelle est devenue endémique.
Même si les milices hutues, connues sous le nom de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévissent en RDC depuis le génocide rwandais de 1994, en sont les principales responsables, des membres de l’armée nationale (FARDC) sont aussi coupables de violences sexuelles dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Le FNUAP note que les agences humanitaires ont salué les efforts du gouvernement congolais pour faire cesser les viols commis par ses soldats mais souligne que beaucoup plus pourrait être fait pour mettre fin à l’impunité.
En outre, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une milice ougandaise connue pour enlever des enfants afin d’en faire des soldats ou des esclaves sexuels, continue ses attaques contre les civils dans la province Orientale, dans le nord-est du pays.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu’en 2009, la LRA aurait tué 849 civils et enlevé 1.486 personnes, dont 185 enfants, selon les données actuelles.
De même, OCHA rapporte que le 27 janvier, deux enfants ont été enlevés de leur village près de Niangara, dans la province Orientale, alors que la même nuit non loin de Dungu, dans la même province, une personne avait trouvé la mort et cinq maisons avaient été réduites en cendres dans une attaque.
Les massacres perpétrés par les groupes armés et l’armée congolaise se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi le rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, Philip Alston, à l’issue d’une mission de onze jours à travers le pays.
« Les soldats congolais ont tiré et ont battu à mort au moins 50 réfugiés Hutus rwandais et ont entièrement brûlé leur camp, lors d’une attaque menée en avril 2009. Quelques 40 femmes ont été enlevées dans le camp. Un petit groupe de dix femmes qui a pu s’échapper a décrit avoir subi des viols collectifs et présentaient des blessures graves : les agresseurs leur avaient coupé des morceaux de leurs seins », a dit M. Alston.
Ces tueries se sont produites à Shalio, au Nord-Kivu à l’est du Congo. D’autres rapports portant sur des exécutions récentes commises par les FARDC (l’armée de la République Démocratique du Congo) commencent à voir le jour. Selon le rapporteur, « une enquête immédiate, indépendante et approfondie de ces exécutions est indispensable ».
Les exécutions ont eu lieu dans le contexte d’une opération conjointe en cours menée par des militaires de la RDC et des Nations Unies visant à nettoyer le territoire du pays de la présence des FDLR, groupe armé composé en partie par les ex-« génocidaires » rwandais, et par d’autres groupes qui ont déstabilisé l’est du Congo pendant plus d’une décennie.
Selon M. Alston, l’opération conjointe a été si mal exécutée que les FDLR ont pu retourner facilement dans les villages abandonnés par les forces congolaises et des Nations Unies pour y commettre des massacres violents de civils en guise de représailles. « D’un point de vue des droits de l’homme, l’opération a été une catastrophe », a-t-il dit. « Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, des centaines de villages entièrement brûlés et au moins mille civils ont été tués. Femmes et fillettes ont été violées jusqu’à ce que mort s’en suive, de la façon la plus horrible que l’on puisse imaginer. »
L’expert a également enquêté sur les tueries commises dans la Province Orientale, à l’extrémité nord du Congo, à la frontière avec le Soudan et l’Ouganda. « La situation en Province Orientale est une véritable poudrière mais ni le gouvernement ni la communauté internationale n’y accorde l’attention voulue », a-t-il conclu. « Le gouvernement prétend avoir repoussé l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) à l’extérieur du territoire congolais et s’apprête à déclarer victoire. Mais la triste réalité est que la LRA sévit toujours en Orientale. Les exécutions et les enlèvements suivent leur cours ».
La LRA est une force de guérilla essentiellement composée d’enfants enlevés par Joseph Kony, un homme recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre. « Loin d’être éradiquée, la LRA s’est transformée en un problème régional nécessitant une solution régionale ; mais aucune solution n’est apparemment encore envisagée », a dit Philip Alston. Il a exprimé sa grande préoccupation en apprenant que le gouvernement « a récemment dépêché des troupes connues pour leur passé de viols, de pillages et d’exécutions de civils dans d’autres parties du pays, vers cette province ».
Depuis septembre 2008 plus de 1.200 civils ont été brutalement tués par la LRA au Congo. Nombreuses de ces tueries étaient des massacres prévisibles commis en guise de représailles à la suite des opérations militaires du gouvernement et des Nations Unies. Philip Alston a ainsi conclu que le gouvernement, comme les Nations Unies, avaient failli dans leur responsabilité d’accorder la priorité à la protection des civils lors de la planification de l’opération.
L’expert s’est dit très préoccupé qu’à l’approche des élections de 2010, Kinshasa et le Bas-Congo (à l’ouest du pays) ne soient à nouveau, comme en 2006-2008, le théâtre d’exécutions politiques de civils, imputées aux forces de sécurité du gouvernement.
Selon lui, l’impunité à travers le pays est si répandue que même Bosco Ntanganda, recherché par la CPI pour avoir utilisé des enfants soldats, occupe un poste de commandement supérieur au sein des opérations militaires actuelles.
Le rapporteur spécial a appelé le gouvernement congolais et la communauté internationale à prendre des mesures immédiates de prévention pour empêcher une nouvelle effusion de sang prévisible à l’ouest, en Province Orientale et dans les Kivus.
Le Secrétaire général de l’ONU juge essentiel de renforcer l’autonomisation des femmes après un conflit
Communiqué de l’ONU, 05 octobre 2009
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé lundi qu’il était essentiel de renforcer l’autonomisation des femmes et des filles au lendemain des conflits en les impliquant aux efforts de prévention de la reprise des hostilités et de consolidation de la paix.
L’ONU s’apprête à célébrer le dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000) qui porte sur l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles. En près de 10 ans, seulement 16 pays ont adopté un plan d’action national pour mettre en œuvre cette résolution.
Dans un message lu par la Vice Secrétaire générale, Asha-Rose Migiro, lors d’une séance du Conseil de sécurité, M. Ban demande au Conseil de mettre en place un mécanisme de surveillance de l’application de la résolution 1325.
« La fin d’un conflit ne doit pas donner lieu à la marginalisation des femmes et des filles ni à leur relégation dans des rôles stéréotypés ; celles-ci devant à l’inverse participer pleinement aux négociations de paix et aux efforts de médiation », a estimé Mme Migiro.
Selon elle, l’expérience prouve que les contributions des femmes dans les situations post-conflit peuvent faire la différence dans le domaine de la reconstruction et de la survie des communautés.
Mme Migiro a appelé les États Membres à mettre en œuvre conjointement la résolution 1325 ainsi que les résolutions 1820 et 1888 relatives à la violence sexiste pendant les conflits. Le renforcement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions est vital pour surmonter le fléau de la violence sexuelle, a-t-elle conclu.
De son côté, la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Rachel Mayanja, présentant le rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité, a rappelé que neuf ans après l’adoption de la résolution 1325 par le Conseil de sécurité, les femmes et filles continuent d’être les victimes de violences sexuelles dans les conflits armés.
Ces violences se poursuivent même après la fin des conflits, a ajouté la Conseillère spéciale, alors que les atrocités commises dans les situations postconflit attirent souvent peu l’attention des médias.
Mme Mayanja a jugé essentiel que le Conseil de sécurité continue de jouer un rôle de plaidoyer important pour exclure les violences sexuelles des conflits en tant qu’armes de guerre. Tout en se félicitant de l’adoption de la résolution 1888, elle a estimé que le Conseil de sécurité devrait insister sur l’inclusion des femmes dans les opérations de maintien de la paix, notamment pour participer activement aux efforts de paix.
Mme Mayanja a déclaré que malgré les progrès, trop peu de femmes prennent part aux négociations de paix dans les pays frappés par des conflits. L’impact des conflits sur les femmes et les filles ne figure pas encore de manière assez significative dans les rapports, et la dimension sexospécifique dans les conflits armés est loin d’être un élément universel dans les rapports du Conseil de sécurité.
Pour sa part, Inès Alberdi, directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a estimé que la priorité devrait être donnée à l’accroissement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions dans les institutions impliquées dans le maintien et la consolidation de la paix. « Nous devons investir dans le renforcement de la capacité des groupes de femmes avant même la fin des conflits », a-t-elle dit, ajoutant que l’UNIFEM s’attachait à cet effort, en facilitant, par exemple, le dialogue entre femmes israéliennes et palestiniennes à travers la Commission internationale des femmes pour une paix israélo-palestinienne juste et durable.
Mme Alberdi a salué l’adoption, le 30 septembre dernier, de la résolution 1888 sur la violence à l’égard des femmes pendant les conflits.
Elle a également estimé que la protection des droits fonciers des femmes devrait être intégrée dans les efforts de redressement ainsi que dans les négociations de paix. Elle a demandé une augmentation, d’ici à un an, d’au moins 50% du nombre de femmes faisant partie du personnel militaire et policier de maintien de la paix.
Communiqué de l’ONU, 28 septembre 2009
Le ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Alexis Thambwe Mwamba, a affirmé lundi la détermination de son pays à mettre un terme à l’impunité des auteurs de violences sexuelles sur des femmes et des filles, dans un discours à l’Assemblée générale de l’ONU.
Il a rappelé que « 80% de ces crimes commis sur l’ensemble du territoire national se répartissent essentiellement entre deux provinces de l’Est du pays les plus touchées par les effets de la guerre, à savoir le Sud-Kivu et le Nord-Kivu ».
« Justice doit être rendue aux femmes et aux filles violées », a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Il a assuré de la « la ferme détermination » du président de la RDC, Joseph Kabila, à « mettre un terme à l’impunité des auteurs de ces crimes odieux ».
Il a par ailleurs estimé que la situation tendait à s’améliorer dans l’Est du pays, soulignant les résultats positifs des opérations militaires menées en collaboration avec le Rwanda et l’Ouganda pour désarmer et, le cas échéant, contraindre au rapatriement dans leur pays respectif, les rebelles de la LRA et des FDLR. « La paix s’installe progressivement pour le plus grand bien de la population congolaise », a-t-il dit.
S’agissant de la responsabilité de protéger, M. Mwamba a déclaré qu’il appartenait « à chaque Etat de protéger ses populations du génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et du nettoyage ethnique ». « Nous sommes également d’avis que le rôle principal de la communauté internationale dans ce domaine devrait se définir en termes de renforcement des capacités institutionnelles et d’aide substantielle aux Etats, plus particulièrement aux administrations des pays en situation post-conflit, pour leur permettre de se doter des moyens d’assurer cette protection », a-t-il ajouté.
Il a rappelé qu’à la demande des autorités congolaises, la première enquête de la Cour pénale internationale (CPI) s’est ouverte en examinant les crimes graves qui ont été commis sur le territoire de la RDC depuis le 1er juillet 2002. « Le succès du passage de la guerre à la paix n’est pas envisageable pour les Congolais sans l’intervention d’un mécanisme capable d’apporter un sentiment de justice à tous les citoyens, d’établir ou renouveler la confiance civique, de rétablir le devoir de mémoire, de réconcilier les peuples et les communautés », a dit le ministre.
Communiqué de l’ONU, 7 août 2009
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a réclamé vendredi au Conseil de sécurité la création immédiate d’une commission d’enquête indépendante, avec l’appui du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), sur les abus sexuels commis en ce moment dans les conflits au Soudan, au Tchad et en République démocratique du Congo (RDC).
« Cette commission d’enquête indépendante devrait enquêter et signaler les violations du droit international et du droit humanitaire dans les conflits en cours au Tchad, en RDC et au Soudan » et « recommander au Conseil les mécanismes les plus efficaces pour rechercher la responsabilité des auteurs de ces terribles crimes », a déclaré le Secrétaire général lors d’une séance du Conseil sur le thème des « femmes, la paix et la sécurité ».
Ban Ki-moon a attiré l’attention du Conseil en particulier sur les agissements de l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA) « dont les activités ont déstabilisé les civils au Soudan, en République centrafricaine, en Ouganda et au RDC ».
Le Secrétaire général a rappelé qu’au « Burundi, au Libéria et en Sierra Leone, les combats avaient peut-être cessé mais que la violence sexuelle persistait à très vaste échelle ».
Il a aussi appelé à un renforcement de l’action de l’ONU à travers l’inclusion de cette question dès la planification des mandats des missions.
Par ailleurs, il a insisté qu’« aucun acte d’exploitation et d’abus sexuels par un quelconque membre du personnel des Nations Unies ne serait toléré ». Il a annoncé qu’il était en discussions avec ses partenaires du système des Nations Unies pour nommer un nouvel envoyé de haut niveau pour remédier à la violence sexuelle.
« J’envisage cela dans le cadre des discussions de l’Assemblée générale et des mécanismes existants tels que le Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes et le Représentant spécial sur les enfants et les conflits armés », a-t-il expliqué.
Le Secrétaire général a enfin appelé l’Assemblée générale à conclure ses délibérations sur la création d’une institution des Nations Unies destinée à faire progresser l’égalité des sexes et à défendre les droits fondamentaux des femmes.
Le secrétaire général de l’ONU juge alarmant le recours à la violence sexuelle lors de conflits armés
Communiqué de l’ONU, 27 juillet 2009
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, juge alarmant le recours à la violence sexuelle à l’encontre des civils pendant les conflits armés et par la suite, dans un rapport publié lundi.
« La violence sexuelle est profondément déshumanisante, provoque des traumatismes mentaux et physiques intenses et s’accompagne souvent de la peur, de la honte et de la stigmatisation. C’est une méthode de torture bien établie. Pour ces raisons et particulièrement en l’absence d’une protection ou de services, les victimes ne font pas facilement état de l’expérience qu’elles ont vécue et de très nombreux cas ne sont pas signalés », relève M. Ban.
Dans les conclusions du rapport soumis en application de la résolution 1820 (2008) du Conseil de sécurité, il prie le Conseil de demander que les parties à un conflit armé respectent strictement le droit international pénal, humanitaire, des droits de l’homme et relatif aux réfugiés.
Il suggère au Conseil de veiller à ce que les résolutions visant à établir ou à reconduire des mandats ou à imposer des mesures de coercition au titre du chapitre VII de la Charte contiennent des dispositions sur la prévention de la violence sexuelle et les interventions dans ce domaine.
Il lui suggère aussi de veiller à ce que les résolutions prescrivent systématiquement aux composantes droits de l’homme ou crimes graves des opérations de maintien de la paix d’entreprendre des activités concertées et plus approfondies de suivi, d’enquête, de documentation et d’établissement de rapports concernant la violence sexuelle.
Le Secrétaire général prie le Conseil de constituer une commission d’enquête, appuyée par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), qui aura pour mandat de mener des investigations et de faire rapport sur les violations du droit international humanitaire et de celui des droits de l’homme, en concentrant son action sur la violence sexuelle dans les actuelles situations de conflit en République démocratique du Congo, au Soudan et au Tchad, ainsi que de formuler, à l’intention du Conseil, des recommandations concernant les mécanismes les plus efficaces de responsabilisation.
« Le Conseil devrait envisager de créer de telles commissions lorsque des cas de violence sexuelle se produiront à l’occasion d’autres conflits », ajoute M. Ban.
En ce qui concerne les organismes des Nations Unies , le Secrétaire général se dit déterminé à ce que la Vice-Secrétaire générale, les hauts fonctionnaires et les chefs des institutions, fonds et programmes assument un rôle mondial accru dans la sensibilisation à la violence sexuelle pendant et après les conflits, avec l’appui de la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle.
Il juge en outre souhaitable de nommer un haut fonctionnaire chargé des actions de prévention et d’intervention en cas de violence sexuelle dans tout le système des Nations Unies.
Communiqué de l’ONU, 24 juillet 2009
Des milliers de Congolais ont été déracinés par la toute dernière escalade des combats dans la province du Sud-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), annonce vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).
« Nos premières estimations font état d’au moins 35 000 personnes déplacées dans la plaine de la rivière Ruzizi vers la frontière de la RDC avec le Rwanda et le Burundi. Ces personnes auraient fui à la suite de la toute dernière campagne militaire gouvernementale, dont le nom de code est Kimia II et qui a commencé le 12 juillet dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu. La campagne a pour objectif de désarmer par la force les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et leurs milices locales alliées », a déclaré Ron Redmond, le porte-parole du HCR.
Ce tout dernier déplacement porte à environ 536 000 le nombre total de civils qui sont déplacés dans le Sud-Kivu depuis janvier 2009 à la suite des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles rwandais ainsi que des attaques de représailles contre des civils.
Le nombre total des personnes déplacées par la violence et les combats dans l’est de la RDC s’élève à plus de 1,8 million.
De nombreux habitants de Lemera et de Mulenge, deux villes principales de la région située au nord d’Uvira, auraient fui et environ 19 000 personnes se cacheraient dans des forêts et des villages près de Lemera.
La majorité des déplacés recherchent une protection au sein de familles d’accueil dans des zones qui restent sûres, alors que d’autres ont trouvé abri dans des écoles, des églises et d’autres bâtiments publics. Les déplacés se trouvant dans des zones de conflit situées dans les montagnes de Moyens Plateaux restent pratiquement inaccessibles.
Les déplacés font systématiquement état d’atrocités, notamment des accusations de meurtres, de viols et de tortures commis par des rebelles des FDLR. Les populations en fuite rapportent par ailleurs des arrestations arbitraires, des enlèvements, des extorsions et des impôts forcés imputables aux FDLR et à divers groupes armés soutenant les rebelles hutus rwandais.
A cause des difficultés d’accès et de l’insécurité, il est extrêmement difficile d’évaluer l’ampleur du tout dernier déplacement. Le HCR a déjà préenregistré quelque 20 000 personnes sur l’axe Luberizi – Kamanyola, le long de la frontière burundaise, où sont rassemblés la plupart des déplacés. Notre bureau à Bukavu fait état de familles ayant continué à fuir durant toute la semaine. Des évaluations initiales conduites en coordination avec d’autres partenaires humanitaires montrent que les personnes ont besoin de vivres, d’eau, de médicaments et d’articles humanitaires de première nécessité comme des couvertures, des matelas et des batteries de cuisine.
Nous suivons également la situation des personnes les plus menacées, en procédant à l’identification des personnes vulnérables et des besoins spécifiques, y compris les victimes de violences sexuelles et de détentions arbitraires. Le HCR évaluera également les besoins d’assistance pour l’abri, afin de minimiser la pression sur les familles d’accueil et la communauté locale.
Nous sommes vivement préoccupés au sujet de l’impact négatif qu’aura ce renouveau des combats dans le Sud-Kivu sur le rapatriement volontaire de réfugiés congolais depuis la Tanzanie voisine, des réfugiés dont la majorité sont originaires de cette province. Ce programme de rapatriement volontaire est organisé par le HCR.
Communiqué de la MONUC, Kinshasa, 24 juillet 2009
La Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a annoncé aujourd’hui l’envoi à l’est du pays d’une mission d’évaluation dans le cadre du renforcement des mesures préventives contre l’exploitation et les abus sexuels (EAS) impliquant des Casques bleus.
Le Commandant de la Force de la MONUC, le Général Babacar Gaye, s’est déclaré préoccupé par la persistance des rumeurs de mauvaise conduite et a exprimé l’espoir que l’équipe d’évaluation permettra de les éclairer. « S’ils trouvent des indications de mauvaise conduite, nous les soumettrons à un processus d’enquête plus formel, » a-t-il assuré.
L’équipe d’évaluation est dirigée par un officier supérieur de la Brigade du Nord Kivu qui est appuyé par une femme fonctionnaire au sein de l’Unité de Conduite et Discipline (UCD) de la MONUC, ainsi que par un officier de liaison militaire, représentant l’UCD à Goma et un officier indépendant désigné par le chef d’Etat Major adjoint à Goma.
Ils se rendront dans un certain nombre de bases opérationnelles et visiteront des camps où des dizaines de milliers de Congolais déplacés par les violences dans le Nord Kivu cherchent protection. L’équipe d’enquête doit rendre son rapport d’ici la fin du mois en cours.
Cette initiative intervient après la nomination, l’année dernière, de 48 officiers militaires pour agir comme points focaux au sein des contingents militaires des différents pays au sein de la MONUC et renforcer sur le terrain les programmes de formation à la prévention de l’exploitation et des abus sexuels ainsi que les procédures pour exposer les infractions.
Les points focaux ont terminé, le 25 juin à Goma, un programme de cours de remise à niveau sur la prévention contre l’exploitation et les abus sexuels.
Dans une directive datée du 27 juin dernier destinée aux Commandants de brigade de la MONUC, le Général Gaye a indiqué que 10 cas d’exploitation et d’abus sexuel avaient fait l’objet d’enquête par la police militaire en 2008, mais qu’il était préoccupé par la possibilité de l’existence d’autres cas que l’on n’aurait pas détectés.
Il s’est dit particulièrement préoccupé par la possibilité d’entorses au Code de conduite de la Mission de la part des soldats stationnés dans des endroits reculés.
Mr. Alan Doss, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a salué le renforcement supplémentaire de la conduite et discipline au sein de la Mission qui constitue un appui à la prévention.
« Ce dont nous parlons ici, c’est de tolérance zéro pour tout comportement qui ne respecte pas les femmes et les filles ainsi que les communautés au sein desquelles ils vivent », a-t-il souligné.
« Ceci s’adresse autant à nos 3.000 gardiens civils de la paix qu’aux militaires. Un nombre très réduit de Casques bleus ont, par le passé, abusé de la confiance du peuple congolais, et l’écrasante majorité, constituée de ceux qui servent avec honneur au sein de la Mission, s’indigne du dommage qu’une poignée d’individus peut causer à la crédibilité du maintien de la paix », a-t-il précisé.
Le Général Gaye a expliqué que tout indice qui serait mise en lumière par la mission d’évaluation ferait l’objet d’une enquête formelle par la branche investigatrice de l’ONU qui opère en dehors de la chaîne de commandement de la MONUC.
« J’ai instruit mes commandants pour qu’ils s’assurent que nos Casques bleus comprennent que chacun, quel que soit son grade et son rang, a la responsabilité d’être vigilant et de dénoncer immédiatement les transgresseurs auprès de leurs points focaux EAS ou auprès de leurs supérieurs », a souligné le Général Gaye.
Communiqué de l’ONU, 17 juillet 2009
Les combats entre la rebellion et les forces armées congolaises ont forcé des milliers de gens à fuir dans le Nord-Kivu.17 juillet 2009 – Environ 250.000 personnes dans les provinces troublées du Nord Kivu et du Sud Kivu en République Démocratique du Congo (RDC) recevront l’assistance d’urgence dont ils ont besoin grâce à une allocation de 7 millions de dollars du Fonds central d’intervention des Nations Unies pour les urgences humanitaires (CERF), a annoncé vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Avec les autorités gouvernementales, les agences humanitaires des Nations Unies travaillent pour apporter aux familles nécessiteuses des produits de base, notamment les abris d’urgence, l’eau et l’assainissement, les soins médicaux primaires, l’éducation ainsi que l’assistance aux victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre, précise OCHA dans un communiqué.
« La montée de la violence perpétrée par le FDLR, un groupe armé étranger ainsi que par certains éléments incontrôlés de l’armée congolaise a déplacé des milliers de familles, dont la plupart s’étaient déjà déplacées plusieurs fois. Cette allocation aidera les agences de l’ONU et leurs partenaires à dépêcher une aide d’urgence aux gens qui en ont désespérément besoin », a dit à Kinshasa le coordonnateur humanitaire, Ross Mountain.
Quatre millions de dollars assisteront 43.000 familles déplacées sous forme d’aide de base et de biens non-alimentaires à travers le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). 2,5 millions de dollars serviront à l’approvisionnement en eau potable pour 250.000 personnes – également à travers l’UNICEF – dans plusieurs endroits gravement affectés par les conflits dans les territoires de Walikale et Lubero, où les maladies d’origine hydrique ont doublé au cours des derniers mois. Et 500.000 dollars appuieront les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour rendre les soins primaires accessibles à 170.000 personnes, dont 3.200 enfants de moins de cinq ans. Cette allocation servira à l’achat des kits santé qui seront utilisés dans 10 cliniques.
Les affrontements militaires entre l’armée congolaise (FARDC) et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ainsi que l’insécurité généralisée au Nord et Sud Kivu ont causé beaucoup de déplacements internes depuis janvier 2009. On estime aujourd’hui à près de 1,6 million le nombre de personnes déplacées internes dans les Kivus.
L’allocation du CERF est une réponse à l’appel d’urgence spécial de 38 millions de dollars lancé le 17 juin pour renforcer l’action humanitaire dans les Kivus. 18 millions de dollars de cet appel ne sont pas encore mobilisés.
Le CERF a été établi en 2006 pour faciliter et rationaliser le financement des urgences humanitaires. Depuis lors, plus de 100 États membres et bailleurs de secteur privé ont déjà contribué pour 1,5 milliard de dollars à ce fonds géré par OCHA. Avec une allocation de l’ordre de 144.5 millions de dollars, la RDC a reçu plus de fonds du CERF que tout autre pays dans le monde au cours de trois dernières années.
RDC : La MONUC condamne fermement les viols et violences contre les femmes dans la prison de Muzenze
Communiqué de l’ONU, 22 juin 2009
La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) condamne fermement les viols et les actes de violence commis contre environ 20 femmes détenues, à suite d’une tentative d’évasion de la prison de Goma, qui a aussi fait des victimes innocentes parmi les forces de l’ordre, indique un communiqué de presse publié lundi.
Dans la nuit du 21 au 22 juin, indique la Mission des Nations Unies, « la prison centrale de Muzenze à Goma a été le théâtre d’une mutinerie suivie d’une tentative d’évasion avec violence ». Le groupe des prisonniers mutins a réussi à pénétrer dans le quartier des femmes et il y a violé et violenté une vingtaine de femmes détenues.
La MONUC qui coordonne actuellement l’assistance aux femmes violentées et violées, appelle la justice à sévir d’ « une façon exemplaire contre les auteurs de ces actes ».
Face à ce drame, la MONUC, indique le communiqué, lance un appel au Gouvernement pour l’application urgente de mesures, dans tout le pays, en vue d’améliorer les conditions carcérales et de renforcer la sécurité dans les prisons, spécialement celles relatives à la protection des femmes contre les violences sexuelles. Cela afin d’éviter une répétition de la tragédie que vient de vivre la prison de la ville de Goma, ajoute les auteurs du communiqué.
Par ailleurs, devant la recrudescence des mutineries et tentatives d’évasion des prisons due en partie au manque récurrent de prise en charge alimentaire et d’accès aux soins de santé pour les pensionnaires des prisons du pays et à l’absence d’une politique pénitentiaire efficiente, la MONUC lance un appel aux autorités pour engager une réforme du système pénitentiaire afin de se conformer aux standards minima internationalement reconnus en matière de traitement des détenus, notamment par une séparation stricte des hommes des femmes d’une part, et des civils des militaires d’autre part.
Communiqué de l’ONU, 21 avril 2009
21 avril 2009 – L’intervention sur le terrain de la représentante de l’ONU pour les enfants et les conflits armés devrait conduire en République démocratique du Congo (RDC) à la libération d’enfants recrutés comme combattants dans plusieurs milices mais aussi dans l’armée régulière congolaise, les FARDC.
« Depuis janvier 2009, environ 1.200 enfants ont été démobilisés au cours de l’intégration dans l’armée régulière congolaise de membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) même si l’on constate de façon préoccupante que de nombreux autres sont passés quand même dans les rangs de l’armée », indique un communiqué de la représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy.
Lors de ses rencontres avec le ministre congolais de la défense et des généraux de l’armée, Mme Coomaraswamy a reçu des engagements en faveur d’un plan d’action pour assurer l’identification et la libération des enfants.
Elle a aussi demandé au président Kabila de nommer un envoyé spécial de la présidence sur la violence sexuelle, après avoir rendu visité à des jeunes filles recrutées dans les rangs des milices Maï-Maï et victimes d’horribles abus. Elle a enfin réclamé la fin de l’impunité pour les auteurs de tels crimes sexuels.
La représentante spéciale s’est aussi inquiétée de la protection des civils, notamment des enfants et des femmes, dans le cadre des récentes opérations conjointes contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) au Sud Kivu, et de la prochaine opération intitulée Kimia II.
Mme Coomaraswamy a visité un camp de 14.000 personnes près de Goma qui est pour majorité peuplé d’enfants vivant dans des circonstances terribles. Elle s’est aussi rendu à Dungu, dans la Province orientale, où près de 1.000 personnes ont été tuées et 300 enfants kidnappés depuis septembre 2008 par l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA), groupe armé connu pour ses activités sanguinaires dans le nord de l’Ouganda.
Communiqué de l’ONU, 19 mars 2009
En visite cette semaine dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le représentant du Secrétaire général en RDC, Alan Doss, a dénoncé les groupes armés et l’indiscipline au sein des forces de sécurité comme une des sources des violences sexuelles contre les femmes.
A Kanyabayonga, M. Doss a rencontré les autorités civiles et militaires locales ainsi que les représentants de la société civile et des femmes avec lesquels il a fait le tour de la situation sécuritaire et humanitaire. Les participants ont dénoncé l’insécurité de leur milieu donnant en exemple la présence à Luofo, à quelques kilomètres de Kanyabayonga, d’environ 3.000 familles de déplacés, soit 15.000 personnes, récemment arrivées.
Ces déplacés viennent, entre autres, des localités voisines de Miliki et deMbwavinywa, attaquées par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) la semaine dernière. Alan Doss a signalé que la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo allait « renforcer sa présence dans ces localités et continuer à appuyer logistiquement les Forces armées de RDC (FARDC) dans les opérations qui se poursuivent contre les FDLR. »
En réponse aux préoccupations des femmes victimes des violences sexuelles, M. Doss a dénoncé cette violence insistant sur la nécessité « de mettre fin à la présence des groupes armés mais aussi d’imposer la discipline au sein des forces de sécurité. »
A Beni, le représentant spécial a visité les pygmées du Quartier Ngadi qui sont en voie de se sédentariser. Une dizaine de familles pygmées bénéficient déjà de logements décents en matériaux semi durs grâce au contingent indien. Alan Doss a promis qu’il fera tout pour qu’une école voie le jour rapidement pour l’éducation de leurs enfants.
Il s’est ensuite rendu au siège de la police nationale où il a donné le coup d’envoide la construction d’un centre de santé. Ce centre servira 540 policiers et leursfamilles, soit environ 3.000 personnes. Cette construction s’inscrit dans le cadre du Plan de stabilisation et de développement de l’Est approuvé par le Premier ministre congolais Muzito à la fin du mois dernier.
Se taire face aux violences sexuelles et physiques à l’égard des femmes et des filles en République Démocratique du Congo c’est devenir complice !!
La République Démocratique du Congo, située au centre du continent africain, est un des plus grands et plus riches pays d’Afrique. Depuis plusieurs années, le pays est ravagé par différents conflits armés, essentiellement localisés dans les provinces des Kivus à l’Est et au Nord. Les femmes et les filles y sont violées, brûlées et torturées. Il est urgent d’alerter les autorités internationales et agir vigoureusement pour garantir la protection de ces femmes face à ce fémicide odieux qui se déroule sous nos yeux.
Nous, femmes et hommes issus des associations de terrain, nous ne pouvons rester silencieux face à l’horreur et à la barbarie qui se joue en RDC. Nous dénonçons une situation extrêmement urgente et préoccupante. Femmes et enfants de tous âges sont victimes de crimes atroces indignes à l’humanité. Femmes et fillettes sont victimes d’un fémicide, subissant des violences sexuelles et physiques innombrables.
Face à l’horreur, la France, l’Union Européenne et l’ONU doivent s’engager concrètement dans le combat contre ces violences. Il est urgent que la résolution onusienne 1325, les engagements à Pékin en 1995 et les « Lignes directrices de l’UE sur les violences contre les femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination à leur encontre » adoptées le 8 décembre 2008 par le Conseil européen soient appliquées.
Nous proposons que la coopération française et européenne allouent des fonds spécifiques aux organisations travaillant avec les femmes victimes de violences et leurs familles à l’Est de la RDC. Il faut que ces services s’assurent de l’acheminement des moyens financiers jusqu’aux acteurs de terrain qui se mobilisent pour cette cause dans les Kivus. La mise en place de projets d’autonomisation et de réinsertion économique et sociale de ces femmes à travers la construction de centres d’accompagnement doit être privilégiée.
En France et en Europe, nous sommes confrontés à l’immigration clandestine de ces femmes, contraintes à fuir la barbarie. Aucun soutien ni aucune aide ne leur est prodiguée. Elles sont traitées ici de manière indigne, et cela est tout aussi inadmissible. En effet, les atrocités sexuelles commises à l’égard des femmes et des filles à l’Est de la RDC sont une raison plus que suffisante pour fuir un pays qui ne les considère plus que comme une arme de guerre.
Nous, citoyennes et citoyens du monde, demandons que les femmes victimes de violences sexuelles en provenance des pays en conflit, et notamment de la RDC, soient immédiatement régularisées. Ces démarches doivent être diffusées aux organisations travaillant avec ces femmes, ainsi qu’à l’ensemble de la diaspora congolaise en France et en Europe. Il est nécessaire d’impliquer tous les acteurs des mouvements sociaux, politiques et institutionnels, en vue de mener une action coordonnée plus offensive et solidaire en RDC.
Soutenez cet appel sur http://www.niputesnisoumises.com et rejoignez le Groupe « URGENCE FEMMES en RDC » !
"Aucun crime n’est plus terrible" : le Sécrétaire général de l’ONU condamne les violences contre les femmes en RDC
Communiqué de l’ONU, 6 mars 2009
Le Secrétaire général a plaidé jeudi, dans une tribune au International Herald Tribune, contre les violences sexuelles utilisées comme armes de guerre dans l’Est du Congo, qui détruisent non seulement les individus victimes mais le tissu social même du pays.
« J’ai rarement été aussi choqué et attristé que par ce que j’ai récemment vu dans l’est du Congo », a déclaré le Secrétaire général dans sa tribune parue jeudidans le quotidien de langue anglaise publié à Paris. Ce journal a fait part du cas d’une jeune fille de 18 ans de Nyamilima, au NordKivu, violée et torturée par quatre soldats et laissée quasiment pour morte. Elle a été recueillie dans un hôpital de Goma où elle était traitée de la fistule, une rupture de la paroi entre le vagin et le rectum qui rend incontinent et qui l’exposait à l’ostracisme de sa communauté.
« J’ai soulevé la question avec force auprès du président Joseph Kabila, lui disant que la principale arme pour combattre la violence sexuelle est la volonté politique d’un leader », a révélé le Secrétaire général. Il a soulevé aussi la question auprès du commandant des forces congolaises dans l’est du Congo, du gouverneur, du gouverneur adjoint, du chef de la police et du chef du parlement provincial ainsi qu’aux autorités locales.
« J’en ai parlé encore le lendemain à Kigali au président rwandais Paul Kagame, dont l’armée venait de terminer une opération militaire conjointe contre les milices rebelles opérant dans la région. En résumé, j’en ai parlé à tous ceux que j’ai rencontrés, et je continuerai. La violence sexuelle contre les femmes est un crime contre l’humanité. Elle viole tout ce que défendent les Nations Unies. Ses conséquences vont au-delà du visible et de l’immédiat ».
« L’impact sur les filles et les femmes, leurs familles, leurs communautés et leurs sociétés en termes de vies et de revenus brisés est incalculable », a-t-il insisté. « La violence contre les femmes est une attaque contre nous tous, contre les fondations de notre civilisation », a martelé le Secrétaire général.
Ban Ki-moon s’est dit encouragé de son départ de Goma en ce que la situation s’améliore. « Si les combats cessent dans l’est du Congo, les quelque 1,3 millions de réfugiés pourront rentrer chez eux et reconstruire leurs vie ». Et peut-être qu’un jour les actes de violence contre les femmes se réduiront ou cesseront totalement, a-t-il conclu.
Communiqué de l’ONU, 11 février 2009
La campagne « V-Day » pour la fin des violences sexuelles contre les femmes enRépublique démocratique du Congo (RDC) a lancé mercredi, en association avec leFonds des Nations Unies pour l’enfance(UNICEF), une tournée aux Etats-Unis poursensibiliser les Américains sur cette question.
« Je n’oublierai jamais ma rencontre avec une petite fille de 12 ans, lors de mavisite en RDC il y a deux ans, qui avait été violée par quatre hommes et qui,lorsque je lui ai demandé ce qu’elle voudrait faire quand elle serait plus grande, arépondu religieuse », a raconté la directrice exécutive de l’UNICEF, Ann Venemanlors d’une conférence de presse avec la fondatrice de V-Day, Eve Ensler, et ledocteur Denis Mukwege, de l’hôpital Panzi à Bukavu, au siège des Nations Unies à NewYork.
La campagne mondiale « Arrêtez de violer notre plus grande ressource : Le pouvoiraux femmes et aux filles de RDC » est destinée à attirer l’attention sur lesatrocités à grande échelle commises chaque jour contre les femmes et les filles dansl’est de la RDC. Cette campagne a été lancée par des femmes de la région, lemouvement V-Day et l’UNICEF dans le cadre de l’action des Nations Unies contre laviolence sexuelle en temps de conflit.
« Ce qui se passe dans l’est de la RDC est le pire scénario de violence contre lesfemmes dans le monde entier », a dénoncé Eve Ensler, auteur de la célèbre pièce dethéâtre « Les Monologues du vagin ». « Et les femmes sont la ressource première dela planète », a-t-elle ajouté.
« En passant par cinq villes aux Etats-Unis - New York, Los Angeles, San Francisco,Atlanta et Washington - nous espérons réveiller les Etats-Unis. Ensemble, nouspourrons agir », a-t-elle dit.
L’UNICEF estime que des centaines de milliers de filles et de femmes ont été violéesdepuis le début du conflit en RDC. Outre ses graves répercussions psychologiques, laviolence sexuelle laisse les femmes qui y survivent avec des lésions de l’appareilgénital et autres blessures physiques, ainsi que des grossesses non désirées et desinfections sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida.
Eve Ensler a aussi présenté le Dr Denis Mugwebe, lauréat du prix des droits del’homme des Nations Unies, dont l’UNICEF finance l’assistance médicale, les conseilset le soutien concret aux femmes qui ont été victimes de violences sexuelles.
« Même si nous avons un très bon taux de guérison dans cette hôpital, qui varie de90% à 95%, il ne faut pas oublier que beaucoup de femmes de viennent pas chercher del’aide dans la période de soixante douze heures conseillée après les violencessexuelles », a insisté le Dr Mugwebe.
« Beaucoup de ces femmes n’ont plus leurs familles, mais en plus elles ont aussiperdu leurs corps », a dit Eve Ensler. « Il faut leur apporter du soutien, lesécouter pour qu’elles réapprennent à s’aimer. »
Communiqué de l’ONU, 10 février 2009
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires etCoordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, a plaidé pour la protection descivils à l’occasion de la visite qu’il effectue depuis vendredi dans l’est de laRépublique du Congo (RDC).
Au Nord-Kivu, dans l’est du pays, où il a rencontré des familles vivant dans le campde personnes déplacées internes de Kibati, près de la capitale provinciale Goma, ila appelé au respect des promesses concernant la protection des civils. Il arencontré des représentants de 15.000 personnes déplacées, qui ont vécu en premièreligne les affrontements entre l’armée nationale et le groupe rebelle du Congrèsnational pour la défense du peuple (CNDP).
Notant qu’il y avait toujours plus de 800.000 personnes déplacées au Nord-Kivu, M.Holmes a déclaré que les récents retours permettaient « un optimisme prudent aprèsles horribles violences de ces derniers mois et dernières années ». « Mais lesrisques pour les civils sont toujours importants, y compris dans le cadre desopérations actuelles contre les Forces Démocratiques de la Libération du Rwanda(FDLR) », a-t-il ajouté.
Les représentants des personnes déplacées ont donné à M. Holmes une lettredétaillant leurs inquiétudes sur leurs conditions de vie, les rations de nourritureinsuffisantes, les risques encourus pour retourner chez eux une fois la situationrétablie, et le besoin de sécurité, d’abris, de semences, et d’outils une foisréinstallés dans leurs villages.
Samedi, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a rencontré descivils qui ont été blessés durant les combats dans la région ainsi que des réfugiésrwandais qui semblent prêts à rentrer chez eux en plus grand nombre.
M. Holmes a pu voir les effets physiques et psychologiques dévastateurs des crimescommis contre les civils à l’hôpital Heal Africa, à Goma. Le centre est spécialisédans le traitement des enfants handicapés, des blessés de guerre et des femmesvictimes de violence sexuelles.
« Je suis choqué que les crimes contre les femmes soient toujours aussi nombreux »,a-t-il déclaré. « Nous avions tous convenu qu’il fallait accroître les efforts pourmettre fin à cela. Nous devons changer cette culture d’impunité, et construire unepolice, des prisons et un système judicaire pour faire face a cette situationscandaleuse. »
Concernant les réfugiés rwandais, ils ont été beaucoup plus nombreux le mois dernierà transiter par le centre de rapatriement. Alors qu’en 2008, seulement 3.809Rwandais ont été rapatriés depuis le Nord-Kivu, 509 sont déjà rentrés chez euxdepuis le début de l’année, et beaucoup d’autres se sont enregistrés. Les chiffressont encore plus importants dans la province du Sud-Kivu.
Lundi, John Holmes s’est rendu à la ville de Doruma dans la Province Orientale, aunord-est de la RDC, pour rencontrer des victimes de récentes attaques menées par lesrebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et voir commentaméliorer l’aide. Les attaques de Noël dernier ont causé une vague de déplacementsdepuis les villages adjacents qui ont entraîné le triplement du nombre d’habitantsde la petite ville à sept kilomètres du Soudan.
Des survivants traumatisés et en colère de 22 villages ont fait part à M. Holmes deleurs inquiétudes et de leurs besoins. Ils ont aussi fait appel aux autoritésinternationales et judicaires pour demander l’arrêt du chef de la LRA, Joseph Kony.
Des agences de l’ONU et des partenaires travaillent actuellement avec les autoritéslocales, les forces militaires et la Mission de l’Organisation des Nations Unies enRépublique démocratique du Congo pour améliorer l’assistance humanitaire et la sécurité de la population, mais ilsdoivent faire face à l’immensité du territoire sur lequel opère la LRA, à un terraindifficile et des sites isolés, à des problèmes de communication et à la menacetoujours présente de la LRA.
« J’implore les membres de la LRA qui sont écoeurés des viols et des meurtres decivils, de déposer les armes. Ces personnes innocentes n’ont rien à voir avec vouset ne vous ont pas fait de mal. Le fardeau des crimes de la LRA ne devrait pass’agrandir », a dit M. Holmes.
Source : http://www.adequations.org/spip.php?article954
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