De Allison Jones, La Presse Canadienne – Il y a 15 heures
TORONTO — Des femmes de chambre de plusieurs hôtels de Toronto ont uni leurs voix, jeudi, pour dénoncer les risques d'agression et de harcèlement auxquels elles font face, dans la foulée de l'incident présumé qui a fait grand bruit à New York.
L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a remis sa démission après qu'une femme de chambre de l'hôtel Sofitel à New-York l'eut accusé d'agression sexuelle.
Un autre cas d'agression survenu dimanche soir a défrayé les manchettes, alors qu'une femme de chambre de l'hôtel The Pierre, aussi situé à New-York, a accusé Mahmoud Abdel Salam Omar — un homme d'affaires et ancien président d'une banque égyptienne connue — de l'avoir agressée.
Andria Babbington a dit avoir été harcelée à de nombreuses reprises au cours de sa carrière de 17 ans en tant que femme de chambre d'un hôtel du centre-ville torontois. Elle a précisé qu'elle n'avait jamais été aussi choquée que la fois où un client lui a offert de l'argent pour qu'elle lui fasse des attouchements.
«J'étais éberluée par le fait qu'un client puisse me manquer de respect à ce point. Je me suis sentie honteuse plusieurs fois par rapport à ce que je vivais au travail, parce que j'ai élevé mes enfants en leur apprenant à se tenir droit dans la vie et j'étais incapable de le faire moi-même», a-t-elle raconté.
Les hôtels Sofitel et The Pierre de New-York ont par ailleurs fait savoir que les femmes de chambre seraient dorénavant équipées d'un bouton d'alarme pour prévenir leur supérieur en cas d'agression.
Le syndicat des travailleurs et travailleuses d'hôtellerie de la grande région de Toronto a tenu une conférence de presse jeudi pour demander aux hôteliers de mettre en place des mesures de sécurité semblables à celle adoptée à New-York.
Cicely Phillips, qui travaille dans un hôtel réputé du centre-ville de Toronto, a raconté qu'elle était occupée à faire le lit lorsque le client est entré dans la chambre, la coinçant contre un mur en lui demandant pourquoi elle voulait lui échapper.
«Je me suis sentie sale et humiliée, je tremblais», a-t-elle relaté, soulignant que son employeur l'avait appuyée quand elle a rapporté son histoire.
Mais la section locale du syndicat UNITE HERE a indiqué que les employées non syndiquées de certains hôtels n'avaient pas le même soutien de leur employeur et ne dénonçaient pas les agressions, par crainte d'être licenciées.
Sur les 30 000 travailleurs d'hôtellerie de la région torontoise, seulement 7000 d'entre eux sont syndiqués, a mentionné le président de la Fédération du travail de l'Ontario, Sid Ryan.
«Nous nous adressons à ces 23 000 personnes, surtout les femmes, et au gouvernement, et nous voulons faciliter leur intégration à un syndicat pour qu'ils puissent bénéficier d'une forme de protection», a-t-il plaidé.
Le syndicat suggère que les hôtels adoptent des politiques pour protéger leurs employées, notamment en demandant à ce que le travail soit effectué à deux ou en augmentant le personnel de sécurité.
Le président de l'Association des hôtels torontois, Terry Mundell, a précisé que les mesures de sécurité étaient gérées par chaque établissement. Il a ajouté qu'il ne faisait aucun doute que la sécurité était une priorité pour tous les hôteliers.
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Source : http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5gZsqDnW2YLuBjaNHTCvYZdG72Lxw?docId=7032975
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