samedi 30 juillet 2011

Dysmorphophobie ou l'obsession de ses défauts

Par www.servicevie.com



Chacun de nous se trouve des petits défauts. Certaines personnes, toutefois, deviennent complètement obsédées par une partie de leur corps. C'est ce qu'on appelle la dysmorphophobie.


Responsable du Service de psychologie au Cégep de Trois-Rivières, Marc Bournival définit la dysmorphophobie comme étant une «distorsion dans la perception qu'a une personne de certaines parties de son corps. Ce peut être ses organes génitaux, ses cheveux, son nez, sa peau, sa taille, etc.» Ceux qui en souffrent sont persuadés que leur corps - ou du moins une de ses parties - est difforme et que les autres personnes ne voient que ça. Pourtant, règle générale, leurs défauts sont totalement imaginaires ou, s'ils existent, le complexe qu'ils engendrent est totalement démesuré.

La dysmorphophobie est un trouble rare qui affecte autant les hommes que les femmes et s'installerait habituellement de façon progressive. Les adolescents et les jeunes adultes seraient les plus touchés. Il est difficile d'établir les causes de la dysmorphophobie, puisque cette maladie n'est pas très connue et rarement diagnostiquée. Dans sa pratique, Marc Bournival observe toutefois qu'il y a presque toujours une souffrance derrière le symptôme: «C'est une souffrance intérieure que la personne a cristallisée autour d'une partie de son corps. C'est pour cette raison qu'avant de traiter le symptôme, il importe de trouver la source de cette souffrance», explique l'intervenant.
Les répercussions de la dysmorphophobie
 
La vie des personnes souffrant de dysmorphophobie tourne souvent autour de leur «défaut imaginaire». La plupart passent plusieurs heures par jour à s'examiner de façon compulsive devant tous les miroirs qu'ils croisent: dans l'espoir de réduire leur anxiété, ils ne font cependant que l'accentuer. D'autres vont au contraire tenter d'éviter tout miroir. «Ces personnes sont très préoccupées par leur image. Il s'agit d'une obsession. Plusieurs en parlent à leur entourage, mais ça ne fait pas de sens pour les autres. On peut essayer de rassurer ces personnes sur leur « défaut », mais l'idée est tellement ancrée en elles que c'est peine perdue», poursuit Marc Bournival.

Certaines personnes vont même aller jusqu'à éviter les contacts sociaux et à s'isoler. Autres répercussions possibles du trouble: consommation d'alcool ou d'anxiolytiques, sommeil excessif et automutilation. Dans les cas extrêmes, il peut même mener à la dépression et au suicide. Dans tous les cas, celui-ci génère beaucoup de souffrance.
Le traitement de la dysmorphophobie
 
Contrairement à ce que croient bien des personnes souffrant de dysmorphophobie, la chirurgie esthétique n'est pas la solution. La raison est que le défaut n'est pas réel, mais imaginaire. L'opération n'aurait pour effet que de déplacer l'obsession sur une autre partie du corps. Il est possible de guérir de la dysmorphophobie, mais il est difficile d'y arriver sans l'aide d'un psychologue. «Il importe d'abord de trouver la source de la souffrance intérieure de la personne. Ensuite, on pourra travailler les perceptions que celle-ci a de son corps», précise Marc Bournival.
Vos défauts vous obsèdent?

Vous souffrez peut-être de dysmorphophobie

Par Katia Mayrand , journaliste , Montréal, Canada

Dysmorphophobie: le témoignage de Leslie
Leslie connaît bien la dysmorphophobie. Celle-ci s'est ancrée dans sa vie vers la fin de son adolescence. Elle accepte aujourd'hui de témoigner, elle qui continue de lutter contre cette image erronée qu'elle a de son corps.

«Ma dysmorphophobie porte sur deux parties de mon corps: mes jambes et mon visage. Vers 18 ans, alors que j'étais danseuse, la peau de mes jambes s'est asséchée et s'est mise à craqueler, ce qui fait que j'ai en permanence des rougeurs, des taches et des cicatrices dues aux poils qui poussent sous la peau. Je ne montre jamais mes jambes totalement nues. Même mon partenaire ne peut voir mes jambes ni les toucher», confie Leslie. «Quand j'avais environ 16 ans, j'ai pris beaucoup de poids. Je me souviens que j'avais de grosses joues que je détestais. Par la suite, j'ai perdu ce poids, mais je suis restée obsédée par mon visage. J'avais un besoin quasi permanent de le toucher pour être sûre d'être normale, mais aussi de me regarder dans le moindre reflet pour être sûre que mes grosses joues n'étaient pas revenues.»

C'est en parlant avec ses parents, et en particulier avec sa mère, que la jeune femme a pu mettre un nom sur ses obsessions corporelles. Toutefois, Leslie admet que sa dysmorphophobie, même si elle est connue de son entourage, est difficile à vivre. «La plupart des gens ne comprennent pas. Ils pensent qu'il s'agit d'un complexe, alors que c'est bien différent d'un complexe. Mon problème, c'est que j'ai dans la tête une image erronée de mon visage.»

Même si sa dysmorphophobie est source de souffrance, la jeune femme ne compte pas suivre de thérapie pour essayer de guérir. «J'essaie de m'en sortir par moi-même, en discutant avec d'autres personnes qui souffrent de ce problème. Pour m'aider, j'ai des amis photographes qui m'ont prise en photo. Je réussis maintenant à m'aimer un minimum. Aujourd'hui, je vais mieux, même si mon visage et mes jambes m'obsèdent encore par moments», conclut-elle.

Source : http://styledevie.sympatico.ca/bien_etre/dysmorphophobie_ou_lobsession_de_ses_defauts/44711738

La critique est inévitable dans toute relation interpersonnelle. Si elle peut être constructive, encore faut-il apprendre à la formuler et à l’accepter. Conseils sur l'art critique de critiquer.

Par www.servicevie.com

L’art de la critique constructive
Bien exprimée, la critique permet à l'autre de connaître ses points faibles et les aspects qu'il devrait améliorer, que ce soit dans ses relations avec les autres, son travail ou même, dans le sport. Avoir le sens critique est en soi une grande qualité. Les spécialistes des relations interpersonnelles s'entendent pour dire que la critique est une bonne chose, à condition de la «manipuler avec soin». Dans la mesure où elle est objective et bien dirigée, elle évite d'accumuler les frustrations et, du même coup, de se retrouver au coeur d'un conflit.

 
Observations, attentes et objectifs
 
Avant de critiquer quelqu'un, il faut vous préparer et vous demander si vos observations sont légitimes. Dans un premier temps, réfléchissez aux raisons qui vous poussent à intervenir. Quelles sont vos attentes? Votre objectif est-il clair? La remarque est-elle constructive? Risque-t-elle davantage de blesser l'autre que de l'inciter à s'améliorer? Il vous faut ensuite choisir votre moment. Pas question de tout balancer en pleine réunion d'équipe ou entre deux rendez-vous.
Attention, enfin, de ne pas vous laisser emporter. Une critique lancée sous le coup de la colère peut dépasser votre pensée et provoquer le contraire de l'effet recherché. Soyez sûr de pouvoir assumer vos affirmations, de rendre votre interlocuteur réceptif et d'accepter à votre tour un point de vue divergent.

L’art de la critique constructive

Par Katia Mayrand , journaliste , Montréal, Canada
Révisé par Le Monde est ailleurs , équipe multidisciplinaire en santé , Montréal, Canada

Faire preuve de jugement et de doigté
Pour faire une critique constructive, il faut oser dire les choses, ce qui nécessite un minimum de courage. Il faut aussi savoir comment les dire. C'est ce qu'on appelle le doigté.

Il faut oser dire les choses, ce qui nécessite un minimum de courage.

- D'abord et avant tout, choisissez le moment propice. Privilégiez un tête-à-tête, quand vous serez tous les deux calmes et que vous aurez du temps devant vous. Évitez de céder à la frénésie du quotidien et de vider votre sac entre deux portes, quand votre interlocuteur s'apprête à partir pour le lunch, au cellulaire ou dans un bref courriel. La prudence s'impose. La critique, pour être efficace, ne doit pas être précipitée.

Advertisment
- Puis, tenez-vous-en aux faits. Beaucoup de gens commettent l'erreur de critiquer la personne elle-même plutôt que son comportement. Décrivez la situation qui vous a déplu, les circonstances dans lesquelles elle s'est produite, etc. Appuyez-vous sur des exemples concrets.

- Parlez au «je» plutôt qu'au «tu». Le ton sera moins accusateur et permettra à l'autre d'exprimer ce qu'il ressent.

- N'exagérez pas: les mots «toujours» et «jamais» sont à proscrire.

- Insistez sur le changement que vous souhaitez: si vous décrivez un comportement négatif comme impossible ou difficile à changer, votre vis-à-vis aura tendance à se défendre plutôt qu'à s'améliorer. Il sera alors moins réceptif à vos propos.

- Limitez-vous à l'essentiel. Si vous accumulez les frustrations depuis plusieurs mois et que vous divulguez tout en vrac, votre message risque d'être mal accueilli.

- Faites ressortir les aspects positifs. Réfléchissez aux bons coups que la personne a accomplis. Cela vous aidera à la percevoir de façon plus positive et à être objectif. La stratégie idéale consiste à souligner d'abord les points à améliorer et à terminer en abordant les aspects qu'on apprécie chez l'autre personne.

- Demandez à l'autre de quelle façon il compte régler la situation. Aidez-le à trouver des solutions.

- Finalement, ne considérez pas la critique comme une communication à sens unique. Une fois votre point de vue exprimé, donnez à l'autre l'occasion de s'expliquer et soyez vous-même à l'écoute. Vérifiez du même coup si l'autre est d'accord avec votre évaluation de la situation.

Sources

Claude Sévigny, andragogue, formateur en entreprise et auprès des adultes
Ghislaine Labelle, conférencière et psychologue organisationnelle
Dernière révision
17 Janvier 2008
Relations interpersonnelles

L’art de la critique constructive

Par Katia Mayrand , journaliste , Montréal, Canada
Révisé par Le Monde est ailleurs , équipe multidisciplinaire en santé , Montréal, Canada

Pas facile de faire face à la critique
Pourquoi la critique est-elle si difficile à encaisser? Parce qu'elle oblige à se remettre en question. Personne n'aime ça. Notre estime personnelle est atteinte. Ceux qui n'ont jamais reçu de feed-back pendant l'enfance et l'adolescence acceptent d'autant plus mal la critique à l'âge adulte qu'ils n'ont pas été confrontés à d'autres réalités. Ils n'ont pas l'habitude de voir leurs compétences remises en question. Pour éviter d'avoir à affronter la critique, certaines personnes vont même devenir ultra perfectionnistes.

Les critiques négatives brisent l'estime personnelle et enveniment les relations.

Pour faire face à une critique sans y laisser sa confiance, mieux vaut la voir comme une occasion de s'améliorer.

- Gardez votre calme, empêchez vos émotions de prendre le dessus. Le mieux est de démontrer de l'ouverture à l'autre.

- Écoutez votre interlocuteur sans l'interrompre. Demandez-lui ensuite de clarifier les points obscurs et de vous fournir des exemples concrets.

- Assurez-vous d'avoir bien compris le reproche qui vous est adressé. Si la critique est justifiée, reconnaissez vos torts. Mais rien ne vous oblige à tout prendre sur vos épaules.

- Cherchez ensuite des solutions: il est parfois nécessaire de prendre un certain recul.

-Finalement, résistez à l'envie de critiquer l'autre à votre tour, ce qui ne ferait qu'envenimer la situation.

Par-dessus tout, convenez d'un suivi, une étape primordiale. Le suivi permet aux personnes concernées de voir si tout se déroule bien et si la personne qui a été l'objet de la critique a besoin d'un coup de main.
Être constructifs et modéré
Faite dans les règles de l'art, la critique constructive précise les attentes de chacun et améliore l'efficacité des personnes et des entreprises. Au contraire, une plainte lancée pour se défouler peut avoir des conséquences particulièrement destructrices. Les critiques négatives brisent l'estime personnelle et enveniment les relations. Elles peuvent saper la motivation et susciter un sentiment d'incompétence. Dans de tels cas, les gens ont tendance à se replier sur eux-mêmes. Les relations personnelles ou professionnelles s'en trouvent détériorées. Parfois pour très longtemps.

Sources
Claude Sévigny, andragogue, formateur en entreprise et auprès des adultes
Ghislaine Labelle, conférencière et psychologue organisationnelle
Dernière révision

17 Janvier 2008
http://styledevie.sympatico.ca/bien_etre/lart_de_la_critique_constructive/ae796329

Entre notre peau et nous, la relation est compliquée. Parfois, on cohabite dans l'harmonie; souvent, on s'accommode l'une de l'autre comme des colocs de fortune. Catherine Pogonat raconte.

Par Catherine Pogonat (www.ellequebec.com)

Chronique de Catherine Pogonat: Ceci est mon corps
 Un jour, j'ai reçu un message qui m'a jetée à terre. Une téléspectatrice, dans la quarantaine, m'écrivait pour me dire merci. Merci de l'avoir aidée à aimer ses seins. J'étais saisie. Comment avais-je bien pu avoir un tel impact? J'ai appris qu'elle avait caché sa petite poitrine toute sa vie. Sous des chandails amples, derrière des soutiens-gorge rembourrés. Et qu'en me voyant au petit écran, portant sans complexe des hauts moulants, elle a eu envie d'arrêter de se cacher. D'assumer enfin sa silhouette, à 40 ans passés. Wow.
Il m'en a pourtant fallu, des années, avant d'aimer ce que la nature m'avait donné! Ado, je me trouvais trop grande, trop maigre, les bras trop longs, les seins trop petits, le visage trop étroit. Je me suis rêvée plantureuse, blonde, avec des hanches à la Marilyn. Mais bon. Je suis brune et filiforme, plus Birkin que Bardot. Mon métier et le regard de la caméra m'ont obligée à embrasser mes forces et à trouver la beauté de mes défauts. J'ai cherché la poésie de mon corps. J'en ai fait une signature, un mode d'expression, plutôt qu'un obstacle.
Et un jour, j'ai posé nue. Pour que mon corps, avec ses «bogues» et ses imperfections, devienne une oeuvre d'art. Pour qu'il soit l'espace d'un instant un sujet, une réflexion, pour qu'il devienne plus grand que moi. J'avais envie de la simplicité de l'art du nu, à une époque où le corps des femmes est presque toujours représenté comme un objet sexuel. Envie de comprendre pourquoi, en Amérique du Nord, on est plus choqués par une fille à poil que par une scène porno. Je l'ai fait pour l'expérience, la postérité, l'aventure. Pour un ami photographe qui a un regard très sensible sur la nudité. Pourtant, je suis pudique. Je me change dans les toilettes quand je vais au gym et je porte un maillot dans les saunas publics! Mais notre corps est notre tout premier matériau. Et s'en servir pour faire du beau, pour créer, peut être très libérateur. Croyez-moi!
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Oeuvres charnelles
  • J'ai été troublée par l'oeuvre-choc du photographe Evergon, qui présente le corps humain dans ce qu'il a de plus beau comme de plus laid. Bouleversant.
  • En danse, j'aime particulièrement le chorégraphe Dave St-Pierre, qui met à nu des gros, des petits, des musclés, des mous, pour nous montrer qu'au fond, y a rien là! Poétique.
  • Je me replonge dans les livres de Nelly Arcan, qui a fait de la beauté le sujet principal de ses romans. Sa souffrance est évidente quand elle évoque la «burqa de chair» et le «corps prison». Dur.
  • J'adore le travail d'Emilie Roby, une véritable artiste visuelle qui fait des tatouages uniques d'une grande beauté. Et je suis perplexe devant celui de la célèbre ORLAN, qui utilise notamment la chirurgie esthétique et les implants pour faire de sa propre chair sa plus grande oeuvre. Dérangeant.

DATE DE PUBLICATION: 2011-07-14 , Tiré du magazine ELLE Québec, juin 2011
Source : http://styledevie.sympatico.ca/bien_etre/chronique_de_catherine_pogonat_ceci_est_mon_corps_/0b69461c

Le père rédemptoriste Raymond-Marie Lavoie plaide coupable


Mise à jour le lundi 11 juillet 2011 à 23 h 20 HAE


Raymond-Marie Lavoie, à sa sortie du tribunal

Le père rédemptoriste Raymond-Marie Lavoie, accusé d'avoir agressé sexuellement 13 garçons, a plaidé coupable lundi matin au palais de justice de Québec à tous les chefs d'accusations qui pèsent contre lui.
Au total, le septuagénaire faisait face à une vingtaine de chefs d'accusation à caractère sexuel, dont grossière indécence et agression sexuelle. En plaidant coupable, Raymond-Marie Lavoie évite donc un procès qui devait s'échelonner sur environ une semaine.

Il s'expose à une peine de 10 ans de prison.

Des excuses qui ne suffisent pas

En plaidant coupable, Raymond-Marie Lavoie a demandé pardon pour ses agissements. Ses excuses ont cependant été accueillies froidement par les victimes et par France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres.

C'est vide [...] Ce n'est pas ressenti et encore une fois, ce qu'il veut, c'est protéger l'institution.
— France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres

Les 13 victimes ont dénoncé au cours des derniers mois les gestes du prêtre, qui ont été commis au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne-de-Beaupré, dans les années 70 et 80. Raymond-Marie Lavoie était alors responsable du dortoir.

« La relation de confiance et d'autorité dont bénéficiait le père Lavoie à l'égard de ces jeunes victimes-là est importante. Le nombre de victimes qu'a fait le père Lavoie est aussi aggravant », a déclaré Me Carmen Rioux, procureure aux poursuites criminelles et pénales.

« Le fait que ces gens-là étaient d'une certaine façon restreints à ces locaux-là, parce qu'ils y résidaient sur semaine alors qu'ils étaient étudiants, fait en sorte que c'était un lieu où ils auraient dû se sentir à l'abri, non pas en danger », a-t-elle ajouté.

Raymond-Marie Lavoie avait été arrêté pour la première fois en décembre 2009.


France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres

Rappelons que les victimes de Raymond-Marie Lavoie ont intenté un recours collectif contre lui et d'autres pères rédemptoristes. La Cour supérieure a autorisé la poursuite en novembre 2010.

Plaidoyer pour une peine sévère

France Bédard, qui a assisté aux audiences, craint que le père Lavoie soit condamné à une peine manquant de sévérité.

Elle exhorte les autorités à agir afin que les prédateurs du genre soient punis à la hauteur de la gravité de leurs gestes.

J'ai moi-même été violée par un prêtre. Depuis des années, j'assiste à des procès semblables et aujourd'hui, je déplore vraiment la sentence-bonbon que va recevoir ce dangereux prêtre pédophile.
 — France Bédard 

« C'est juste un morceau du casse-tête qu'on vient de placer. Il en reste d'autres, puis il y a des procédures actuellement au civil », a quant à lui réagi Frank Bédard, une des victimes du père Lavoie.


Agressions sexuelles
Raymond-Marie Lavoie plaide coupable
Première publication 11 juillet 2011 à 09h50
Mise à jour : 11 juillet 2011 à 16h13


Crédit photo : Agence QMI

TVA Nouvelles
Le père Raymond-Marie Lavoie, dont le procès s'ouvrait lundi, au palais de justice de Québec, a plaidé coupable aux 21 chefs d'accusations qui lui ont été présentés, qui varient d'attentat à la pudeur, grossière indécence à agression sexuelle.
Le rédemptoriste de 71 ans aurait agressé sexuellement 13 garçons à l'époque où il enseignait au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne-de-Beaupré, dans les années 1960, 1970 et 1980.
Raymond-Marie Lavoie avait renoncé à son enquête préliminaire l'hiver dernier.
Il a admis la presque totalité des faits, mise à part un seul. En effet, selon le témoignage d'une victime anonyme, Marie-Lavoie lui aurait dit, après avoir procédé à des attouchements sexuels, qu'il ne la toucherait plus «parce qu'elle n'était pas à lui». Ce fait laisse entendre qu'un système d'échange d'enfants entre les prêtres existait au Séminaire saint-Alphonse.
Un système de récompenses
Selon ce qui a été dit au palais de justice ce matin, Raymond Marie-Lavoie avait établi un système de récompenses et de punitions, selon que les enfants acceptaient de recevoir des attouchements sexuels ou non.
Indemnisation
Satisfaite que le prêtre Lavoie ait plaidé coupable aux 21 chefs d'accusations de nature sexuelle auxquels il faisait face, la fondatrice de l'Association des victimes de prêtres (AVP) est loin de crier victoire.

«Ça fait plusieurs années qu'on attend ce plaidoyer de culpabilité», a lancé d'entrée de jeu Mme France Bédard, en entrevue à LCN, et pour qui les agissements du religieux étaient loin d'être un secret. Elle redoute néanmoins que le prêtre pédophile reçoive une «sentence bonbon», même s'il a fait 13 victimes entre les années 60 et 80.
La fondatrice de l'AVP aimerait que les victimes soient dédommagées pour les sévices subis. «L'Église est capable de payer des avocats à 500$ de l'heure pour défendre des prêtres pédophiles, elle est donc capable d'indemniser la victime», conclut-elle.

Agression sexuelle: le père Lavoie plaide coupable à des accusations

Publié par La Presse Canadienne le lundi 11 juillet 2011 à 17h32. 

QUÉBEC - Le père Raymond-Marie Lavoie a admis, lundi, avoir agressé sexuellement 13 pensionnaires d'un séminaire de la région de Québec.

Dès l'ouverture de son procès, le rédemptoriste a plaidé coupable aux 21 chefs d'accusation déposés contre lui, évitant de prolonger les procédures judiciaires.

La procureure de la Couronne, Carmen Rioux, a exposé à la Cour supérieure les faits commis par le religieux de 71 ans, qui les a successivement admis.

Les agressions se sont déroulées dans les années 1970 et 1980 au Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne de Beaupré, où Lavoie enseignait en plus d'être surveillant de dortoir.

Certaines des victimes de Lavoie ont subi à répétition divers attouchements sexuels, notamment aux organes génitaux, et ce jusqu'à deux à trois fois par semaine pendant qu'ils étaient pensionnaires de l'établissement.

Les élèves, principalement de secondaire 1 et 2, étaient agressés à l'occasion de cours de musique où ils se trouvaient seuls avec leur professeur ou lorsqu'il les invitait dans sa chambre, voisine du dortoir, pour passer la nuit.

Deux victimes, dont Frank Tremblay, ont témoigné à la juge Chantal Pelletier du désarroi et de la souffrance causées par les agressions.

La voix parfois étranglée par les sanglots, M. Tremblay a affirmé que Lavoie et ses collègues étaient des «démolisseurs d'enfants» et qu'ils iront «en enfer».

«Je suis dégoûté par les manières dont vous vous êtes comportés», a-t-il dit devant le tribunal.

En arrivant et en repartant de la barre où il a pris la parole, M. Tremblay a regardé son agresseur, qui avait par moments une main devant le visage pendant que son ancien élève lisait son texte.

Lavoie a ensuite succédé à M. Tremblay pour lire un texte dans lequel il présentait des excuses à ses 13 victimes.

«J'ai glissé sur une pente dangereuse à un certain moment et je n'ai pas eu la sagesse d'y mettre un frein rapidement, a-t-il dit. Je suis profondément déçu de moi-même et je n'ai pas su agir dans le respect et dans la légalité. (...)

«Je me sens vraiment dévasté devant cette situation. Je vous ai blessés dans votre être intime et je vous ai fait du mal. Je demande pardon à vos familles, à vos amis.»

Lavoie a affirmé qu'il avait agi de son propre chef, sans se concerter ou comploter avec d'autres collègues, contrairement aux allégations des victimes.

Lavoie sera de retour devant le tribunal en octobre prochain. Un rapport d'évaluation sera alors déposé afin que le tribunal détermine la peine à lui infliger.

La Couronne a affirmé lundi que Lavoie est passible d'un maximum de 10 ans d'emprisonnement pour les crimes commis.

Me Rioux a aussi indiqué qu'un autre père rédemptoriste est visé par des procédures judiciaires, bien que ce dossier soit actuellement en suspens.

La présidente de l'Association des victimes de prêtres, France Bédard, a affirmé que les excuses de Lavoie manquaient de sincérité. Selon Mme Bédard, le religieux souhaite surtout couvrir sa congrégation.

«C'est vide, ce n'est pas ressenti et ce qu'il veut, c'est protéger les institutions, a-t-elle dit. C'est vide de sentiments. Je n'ai pas ressenti vraiment le vrai repentir. Et il a un regret, c'est que les pères rédemptoristes soient entachés.»

En novembre dernier, un recours collectif des victimes de Lavoie a aussi été autorisé par la Cour supérieure contre la congrégation du Très-Saint-Rédempteur et le collège Saint-Alphonse, qui a pris la suite du Séminaire.

Au nom des victimes, le requérant Frank Tremblay allègue que les membres de la congrégation se sont concertés ou ont comploté pour commettre ou cacher leurs propres abus et ceux commis par d'autres religieux.

Source : http://www.985fm.ca/national/nouvelles/agressions-sexuelles-debut-a-quebec-du-proces-du-86059.html